- Huit salariés sur dix mentionnent les risques liés à "l'hyperconnexion"
- Huit salariés sur dix mentionnent les risques liés à "l'hyperconnexion" dans le télétravail
- Cette pratique professionnelle poourrait aussi selon les Français aggraver le tabagisme (75%), la consommation d'alcool (66%) ou la prise de médicaments (52%)
Numérique, tabac, alcool, drogue, médicament, workaholisme… Selon une nouvelle enquête, toutes les addictions augmentent en télétravail, devenu la norme en cette période de reconfinement. Ainsi, les trois-quarts des Français jugent que les salariés ayant une addiction risquent de la voir s’aggraver du fait du télétravail, et 41% des salariés considèrent les pratiques addictives comme fréquentes en télétravail (+10 points par rapport au lieu de travail).
En tête, les risques liés à l’hyperconnexion
"Au-delà des sujets de qualité de vie au travail et de risques psychosociaux classiquement évoqués, les résultats de cette étude pointent clairement la question des pratiques addictives des salariés en télétravail comme un sujet majeur de santé", commente Alexis Peschard, addictologue. "Depuis le 1er confinement, cette question est passée en dessous de tous les radars des sujets de santé au travail. C’est inquiétant et j’en appelle à une plus grande mobilisation des entreprises mais également des pouvoirs publics pour mettre en place des politiques de prévention adaptées aux nouveaux enjeux du distanciel. Le déni collectif alimente le déni individuel des personnes souffrant d’addictions. Il y a urgence à en parler !", insiste le professionnel de santé.
Le travail à distance pose des difficultés en matière de pratiques addictives. En tête, les risques liés à l’hyperconnexion, plus important en télétravail selon 81% des Français et 79% des télétravailleurs, devant la consommation de tabac (75%), d’alcool (66%), de cannabis (55%), de médicaments (52%) et d’autres drogues (51%). Fait nouveau, le workaholisme (addiction au travail) est aussi accru en télétravail pour la moitié des Français et pour 61% des télétravailleurs.
Les pratiques addictives en milieux professionnels sont loin d’être marginales
Les trois-quarts des Français jugent par ailleurs que les salariés ayant une addiction risquent de la consommer davantage en télétravail. "L’enjeu est important car les pratiques addictives en milieux professionnels sont loin d’être marginales", commentent les auteurs de l’étude. 31% des salariés et 40% des managers affirment en effet qu’elles sont fréquentes dans leur entourage professionnel et personnel.
Les Français, qu’ils soient managers ou employés, sont particulièrement conscients des difficultés que présente le télétravail pour identifier et prévenir les pratiques addictives à distance. Pour 80% d’entre eux, il est plus difficile de détecter les addictions lorsqu’un salarié est en télétravail, et d’aborder le sujet avec lui.
Diagnostic de l’addiction
Le diagnostic de l’addiction (ou dépendance) repose sur des critères bien définis, répertoriés dans un manuel, le Diagnostic and Statistical manual of Mental disorders (DSM). Parmi ces critères, on trouve la perte de contrôle de soi, l’interférence de la consommation sur les activités scolaires ou professionnelles, ou encore la poursuite de la consommation malgré la prise de conscience des troubles qu’elle engendre.
L’étude "Impact du télétravail sur les pratiques addictives des Français en entreprise", réalisée par ODOXA pour GAE Conseil, a été menée en ligne. Les interviews ont été faites du 28 septembre au 6 octobre 2020 auprès d’un échantillon de 3002 Français (1587 salariés, 577 managers, 598 télétravailleurs).