- La pollution de l'air, de l'eau et les rayons ultraviolets accélèreront les cancers des poumons, de la peau et de notre intestin d'ici à 2050.
- Si nous ne changeons rien, c'est toute une frange de la population mondiale qui sera touchée par le cancer, plus grande cause de décès du siècle.
- Les autres conséquences du réchauffement climatique feront également retomber 100 millions de personnes dans la pauvreté d'ici à 2030, selon les prévisions de la Banque mondiale
L’horizon 2050 ne s’annonce pas radieux pour l’espèce humaine. Avec le réchauffement climatique et l’accélération des activités humaines responsables de la pollution de l’air et des océans, ainsi que des gaz à effet de serre, nous souffrirons beaucoup plus de cancers à l’avenir. Dans un rapport publié dans l’édition de novembre dans la revue The Lancet Oncology, des chercheurs de l’université de San Francisco (Etats-Unis) alertent sur l’augmentation des cancers dans la population d’ici à 2050.
En analysant et en compilant 94 parutions scientifiques sur le sujet, les chercheurs livrent un aperçu des conséquences du réchauffement climatique sur notre organisme. Sans surprise, le cancer devrait être la principale cause de décès du XXIe siècle. Dans le monde, 24,5 millions de nouveaux cas de cancer et 9,6 millions de morts ont été rapportés en 2017. A titre de comparaison, 12,7 millions de nouveaux de cancer et 7,6 millions de morts avaient été enregistrés à l’échelle mondiale en 2008.
Des systèmes de santé pas forcément à la hauteur
Selon les auteurs, les grands responsables de cette explosion des cancers sont la pollution atmosphérique, l’exposition aux rayonnements ultraviolets et les toxines produites par les industries que l’on retrouve dans la nourriture et qui sont déversées dans les cours d’eau.
“Dans la bataille mondiale pour atténuer le changement climatique, la communauté internationale n'est pas en voie de ralentir les émissions de gaz à effet de serre”, indiquent les auteurs.
Rien que le cancer du poumon, déjà le plus meurtrier au monde, devrait voir sa survenue augmenter de 15% à cause de l’exposition croissante de la population à la pollution atmosphérique et particules fines.
L’une des inquiétudes manifestée par les auteurs du rapport, se joue dans la détection et le soin apporté à ces cancers. Avec la pandémie de Covid-19, les chercheurs se sont aperçus que les systèmes de santé dans le monde étaient très inégalitaires, tout en étant assez vite débordés. Leur inquiétude se base sur les soins de santé nécessaires pour diagnostiquer, traiter et soigner les cancers à temps.
Une remontée de la pauvreté
Enfin, d’autres effets délétères du réchauffement climatique, pas nécessairement en lien avec les cancers, sont mis en avant dans le rapport. Parmi eux, les auteurs citent l’augmentation de la température, qui aura une incidence sur la pluviométrie, notamment dans les zones tropicales et humides, qui augmentera la propagation des maladies à transmission vectorielle, comme le paludisme et la dengue. “Les phénomènes météorologiques extrêmes provoquent des décès, des blessures, des déplacements et perturbent la prestation des soins de santé”, insistent les auteurs du rapport.
A cause des conditions météorologiques changeantes, les inégalités sociales et économiques s’accentueront, de même que les vagues migratoires à cause de l’exode massif de populations ne pouvant plus vivre là où elles étaient installées. Ils terminent leur rapport avec un chiffre de la Banque mondiale; d’ici à 2030, le changement climatique pourrait faire replonger dans la pauvreté 100 millions de personnes dans le monde.
Une note d’espoir ressort néanmoins du rapport, en se basant sur la baisse drastique de la pollution engendrée par les humains durant la pandémie de coronavirus. “La réponse précoce à la pandémie a entraîné une réduction frappante de la pollution de l’air, montrant le potentiel des mesures extrêmes pour entraîner un changement rapide de l’environnement. Nous pouvons donc faire beaucoup pour atténuer le changement climatique et les effets sur le cancer.”