- Le gouvernement réfléchit à mettre en isolement obligatoire les personnes qui seraient cas contacts.
- Une amende, d'un montant encore indéfini, pourrait être appliquée à ceux qui braverait l'interdiction.
- La décision doit être discutée cette semaine lors d'une réunion interministérielle.
L’heure n’est plus à la pédagogie, mais à la sanction. Selon les informations obtenues par Europe 1, le gouvernement songerait à rendre obligatoire l’isolement des personnes atteintes par la Covid-19. Si cela est déjà le cas chez plusieurs de nos voisins européens et dans certains pays d'Asie, avec des amendes très élevées -jusqu'à 1 000 euros-, cela serait une première en France.
Actuellement, avec plus de 40 000 décès en France depuis le début de l’épidémie et quasiment autant de nouveaux cas détectés chaque jour, le temps presse pour ne pas être submergé par l’épidémie. Pour l’enrayer durablement, le gouvernement réfléchit à un suivi obligatoire pour les personnes atteintes par le coronavirus et priées de s'isoler. Dans l’éventualité où les personnes sortiraient quand même de chez eux, elles pourraient recevoir une lourde amende, dont le montant n’a pas encore été fixé. Le sujet devrait toutefois être abordé lors de la réunion interministérielle de cette semaine.
Un système de traçage encore perfectible
Si le gouvernement envisage de durcir le ton sur ce sujet, il faut néanmoins souligner les lacunes dont souffrent certains dispositifs mis en place par l’exécutif. En premier lieu, l’application TousAntiCovid, qui ne signale pas forcément la présence de cas contacts ou de personnes infectées par le coronavirus autour de nous, alors que c’est son utilisation première.
Comme le souligne le site iGeneration, des utilisateurs sur les réseaux sociaux se plaignent de ne pas avoir été alertés, la faute sûrement à une application qui ne fonctionne pas forcément en fonction du système d’exploitation que vous utilisez (c’est notamment le cas pour les personnes ayant un iPhone). De ce manque de communication de l’application peut ainsi advenir que des personnes se découvrent cas contact sans pour autant avoir été alerté.
"Tester, tracer, protéger"
— François Beaudonnet (@beaudonnet) November 5, 2020
C'est beau mais ça ne marche pas.
Ma femme, qui vit sous le même toit que moi, a été testée positive au #COVID19
Elle l'a donc immédiatement signalé sur son application #TousAntiCovid.
Et depuis (près de 36 h), mon application me dit toujours ça
???? pic.twitter.com/5j0w0Q1Ckr
De plus, pour que la mesure soit suffisamment efficace, il faudrait également que les tests mis en place deviennent plus rapides, ce qui reste encore un point noir pour certains laboratoires débordés, notamment avec l’arrivée de la deuxième vague. Si les tests antigéniques sont censés être plus rapides et plus fiables que les tests RT-PCR, il est encore compliqué d’en trouver partout sur le territoire.
Enfin, l’autre système de notification et de suivi, mis en place par l’Assurance maladie cette fois, n’est guère plus perfectionné. Jusqu’au début du mois, c’était sur par boîte mail de l’Assurance maladie que les cas contacts étaient prévenus. Le problème, c’est que ce dispositif ne s’adressait qu’aux personnes de plus de 18 ans, éliminant de facto de potentiels mineurs infectés (même si les cas sont rares, leur immunité face au virus étant bien meilleure que celle des adultes). Depuis le 3 novembre, c’est désormais par SMS que l’ensemble des cas contact est prévenu, afin de toucher une audience plus large.