- Les syndicats appellent à faire grève pour forcer le ministère de l'Education nationale à prendre des mesures sur les conditions d'enseignement.
- Selon les syndicats, enseignants et élèves partagent classes surchargées, réfectoires pleins, et impossibilité de respecter les gestes barrière
Les grèves reprennent dans l’Education nationale. A l’appel de la FSU, FO, la CGT, le Snalc, SNCL-FAEN et Sud-Education, les syndicats enseignants décrètent une journée de grève sanitaire mardi 10 novembre. Ils militent notamment pour une limitation du nombre d’élèves dans les établissements, afin de ne pas risquer la vie du personnel enseignant et des élèves. Selon eux, les règles sanitaires ne peuvent être appliquées correctement dans les collèges et les lycées.
(presse) #AlerteSanitaire #Greve10novembre #BalanceTonProtocole Toutes les demandes du @SNESFSU pour un vrai protocole sanitaire renfocrcé dans les #lycées ET les #collèges -> https://t.co/l9zkjyygAx pic.twitter.com/cPQCbh5q6a
— SNES-FSU (@SNESFSU) November 9, 2020
Des classes coupées en deux et des horaires aménagés
Ce que réclament les syndicats, ce sont de meilleures conditions de travail en temps de crise sanitaire. Concrètement, ils déplorent les classes toujours aussi surchargées qui ne permettent pas de respecter les bonnes distances entre les élèves.
L’instauration des classes en demi-groupe ou des cours à distance n’a pas été mise en place dans tous les établissements, ce qui complexifie la tenue de certains gestes barrière. De même, le non-aménagement des horaires incite les jeunes à tous rentrer et sortir des établissements au même moment, ce qui accentue les risques de propager le virus. Il n’est pas rare en effet de voir ces derniers temps sur les réseaux sociaux des images d’élèves entassés dans les couloirs ou le réfectoire, sans pouvoir appliquer les bonnes distances.
Malgré les annonces du ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, sur le dédoublement des classes, la grève reste maintenue dans les établissements.
Voir des élèves décrocher durablement de l’école
Pour autant, si les mesures voulues par les syndicats peuvent permettre de ne pas transformer les établissements scolaires en foyer épidémique, toutes les solutions ne sont pas forcément bonnes à prendre si elles consistent à réduire l'accès aux cours des élèves.
Hier, le ministère de l’Education nationale a dévoilé les résultats des évaluations nationales menées à la rentrée scolaire. Le confinement de printemps, instauré entre mars et mai, a fait lourdement chuter le niveau des élèves. Ainsi, ce sont dans les classes charnières, comme le CP et le CE1, que les lacunes sont les plus grandes, notamment en ce qui concerne l’acquisition de la lecture et de l’écriture.
L’une des leçons du premier confinement a été de voir que certains jeunes éprouvaient des difficultés à se concentrer, à suivre les cours ou à faire leurs devoirs lorsqu’ils étaient chez eux. Sachant que la France compte déjà plus de jeunes en situation de décrochage scolaire, de nouvelles mesures d’éloignement des élèves de leurs établissements scolaires pourraient être fatals pour leur accès à l’instruction.