- Le syndrome de bébé secoué apparaît dans 98,5% des cas au domicile familial ou chez l'assistante maternelle.
- L'Assurance maladie estime qu'il y aurait une centaine de cas chaque années, malheureusement, les chiffres ne peuvent plus précis, fautes de diagnostic ou de signalement.
- Secouer un bébé entraîne un traumatisme crânien qui peut conduire à des troubles du comportement, du développement psychomoteur voire aller jusqu'à la paralysie.
Le syndrome du bébé secoué est la conséquence d’une maltraitance : il s’agit d’un traumatisme crânien provoqué par des secousses violentes infligées à un enfant. L’Assurance maladie estime que plusieurs centaines de cas surviennent chaque année en France, même s’il est difficile d’obtenir des données claires car ces violences ne sont pas toujours signalées, ni diagnostiquées. Des équipes de l’AP-HP, de l’Inserm et de l’université Paris-Saclay ont mené une recherche pour mieux comprendre où elles se déroulent. Dans la revue Pediatrics, ils indiquent que les cas sont majoritairement recensés dans des domiciles privés.
Des cas extrêmement rares en crèche
Ces scientifiques ont concentré leurs recherches sur le mode de garde des enfants. Au total, 323 dossiers judiciaires correspondant à des cas de bébé secoué ont été analysés. Les enfants victimes étaient âgés de deux mois et demi à trois ans : en France, la Haute Autorité de santé estime que la majorité des cas concernent des nourrissons de moins d’un an. Dans cette étude, chaque diagnostic du syndrome a été réalisé par un pédiatre, puis confirmé par un expert judiciaire. Dans 98,5% des cas, l’enfant a été secoué dans un domicile privé : c’est-à-dire soit dans son foyer familial, soit chez une assistance maternelle. Les chercheurs n’ont constaté qu’un seul cas de bébé secoué survenu en crèche. 19,5% des enfants sont gardés dans ces structures en France.
Des conséquences graves pour l’enfant
Ces maltraitances surviennent lorsque la personne en charge de l’enfant, exaspérée par des pleurs répétés, le secoue. L’Assurance maladie précise qu’elles sont souvent répétées dans le temps, or cela augmente le risque d’aggravation des lésions cérébrales. Le traumatisme crânien provoqué par ces violences peut entraîner des troubles du développement psychomoteur, du comportement, une paralysie et un déficit visuel.
Comment empêcher ces violences ?
En 2017, la Haute Autorité de santé a mis à jour ses recommandations pour la prévention du syndrome du bébé secoué. Elle conseille de mener des campagnes de sensibilisation avec pour message : “Si vous n’en pouvez plus, demander de l’aide". Pour l’équipe scientifique à l’origine de cette étude récente, ces données statistiques permettront justement d’améliorer la prévention, en particulier dans le contexte d’épidémie de Covid-19. “Les mesures récentes de confinement liées à la situation sanitaire confèrent à ce constat une dimension majeure", précisent les chercheurs. Si vous vous sentez en difficulté, à bout de nerfs, il est important d'en parler au pédiatre ou à votre médecin traitant, et en cas d'urgence, il faut appeler le 119, des professionnels de l'enfance vous répondront.