- Le diabète gestationnel touche les femmes enceintes lors de leur deuxième trimestre, il est notamment favorisé par l'obésité.
- Chez les femmes suivis qui ont changé leur alimentation et qui se sont remis au sport, les risques de modifications épigénétiques ont été réduits.
Les problèmes de santé qui affectent la mère pendant la grossesse peuvent aussi se répercuter sur le fœtus. Des chercheurs du King’s College de Londres et de l’université de Southampton (Royaume-Uni) estiment qu’il est préférable que les femmes atteintes de diabète gestationnel revoient leur alimentation et qu’elles augmentent leur activité physique, car cela peut jouer sur la santé du nouveau-né. Les résultats ont été publiés le 5 novembre 2020 dans la revue Plos Medicine.
Le diabète de la femme enceinte
Le diabète gestationnel, aussi appelé diabète de grossesse, est une perturbation de la tolérance au sucre qui survient chez les femmes enceintes lors du deuxième trimestre. Certains facteurs, comme l’âge, le surpoids de la mère ou le poids du bébé sont autant de facteurs de risque pouvant favoriser le diabète gestationnel. Le diabète gestationnel est temporaire puisqu’il disparaît après l’accouchement. Le diabète gestationnel est de plus en plus fréquent dans le monde, à cause de l’augmentation de l’obésité. Un diabète gestationnel peut augmenter le risque de complication pendant la grossesse et l’accouchement et créer des maladies métaboliques chez l’enfant.
D’après l’hypothèse des chercheurs, le taux de glucose élevé chez les mères atteintes de diabète gestationnel peut entraîner une modification de l’ADN des nourrissons. Pour confirmer leurs dires, les chercheurs se sont penchés sur les cas des 557 femmes qui ont participé au programme Pregnancies Better Eating and Activity Trial (UPBEAT) entre 2009 et 2014. Ce programme visait à améliorer l’alimentation et l’activité physique des femmes enceintes obèses du Royaume-Uni tout au long de leur grossesse.
Parmi ces femmes, 159 d’entre elles présentaient un diabète gestationnel. Selon les chercheurs, le taux élevé de glucose chez les mères peut déclencher des modifications épigénétiques chez le fœtus en développement, ce qui peut entrainer des complications sur la santé de l’enfant.
Une mère et un fœtus en bien meilleure santé
En leur faisant modifier leur habitude alimentaire et en augmentant, l’équipe de recherche a constaté que ces femmes ont pris moins de poids et qu’elles ont retrouvé un métabolisme plus sain. Durant cet accompagnement, elles ont eu droit des repas composés d’aliments à l’indice glycérique faible et peu gras, ainsi qu’à un programme de remise en force.
En ce qui concerne les fœtus, ce changement de mode de vie de la mère a permis de réduire les changements néfastes dans leur ADN. Une bonne nouvelle pour Karen Lillycrop, professeure d’épigénétique à l’université de Southampton: “Ces résultats suggèrent que les améliorations apportées à l'alimentation et à l'activité physique peuvent avoir des répercussions sur le développement de leurs enfants. Ces résultats sont très encourageants et des études supplémentaires sont maintenant nécessaires pour établir si la réduction de ces changements épigénétiques par un mode de vie plus sain pendant la grossesse s'accompagne d'une amélioration de la santé des enfants plus tard dans la vie.”