La vaccination contre la grippe est essentiellement recommandée chez les plus de 65 ans ainsi que toutes les personnes fragiles face à ce virus, notamment celles souffrant de maladies chroniques. Alors que les Français boudent chaque année davantage les campagnes de vaccination, une étude australienne pourrait bien convaincre quelques patients supplémentaires de passer par la case piqûre avant l’hiver prochain. En effet dans cette analyse qui vient d’être publiée dans la revue Heart, les auteurs révèlent que la vaccination contre la grippe pourrait réduire de 45% le risque d’être atteint d'un infarctus du myocarde.
Une étude sur près de 600 patients de plus de 40 ans
Pour parvenir à ces conclusions ces chercheurs ont réalisé une étude cas-contrôle qui s’est étalée sur trois saisons grippales (2008-2010) dans un hôpital de Sydney. Ils ont comparé deux groupes de patients de plus de 40 ans. Près de 300 personnes hospitalisés pour une crise cardiaque par rapport à un autre groupe de près de 300 patients « sains » consultant pour des pathologies orthopédiques ou ophtalmiques. Sur les trois saisons grippales, 12% des patients admis pour infarctus et près de 7% des personnes saines étaient infectés par un virus grippal, une infection confirmée par des tests biologiques en laboratoire. A noter que près de 49% de la totalité des volontaires étaient vacciné contre la grippe. Mais ce qui a le plus interpellé ces scientifiques, c’est qu’ils ont mis en évidence une réduction du risque d’infarctus de 45% chez les patients entre 40 et 64 ans préalablement vaccinés.
Intégrer les 50/64 ans dans les campagnes de vaccination
Cette étude montre donc pour le moment seulement une association entre la vaccination contre la grippe et la diminution du risque de crise cardiaque, et pas une relation de cause à effet. Cette première observation incite malgré tout les auteurs à conclure qu’il faudrait que les autorités de santé réfléchissent à l’intérêt d’inclure dans les campagnes nationales de vaccination, les personnes entre 50 et 64 ans. Une tranche d’âge où la proportion d’individus à haut risque cardiovasculaire ne cesse de progresser ces dernières années.