Toutes les méthodes sont bonnes pour combattre la Covid-19. En début de semaine, le laboratoire pharmaceutique américain Pfizer annonçait qu’il avait développé avec son homologue allemand BioNTech un vaccin contre la Covid-19 efficace à 90%. L’Institut Gamaleya, son concurrent russe, n’a pas tardé à dévoiler lui aussi son propre vaccin, toujours en phase III, qui serait efficace à 92% contre l’infection au coronavirus.
La même famille de virus que le rhume
Si Pfizer base son procédé sur un ARN messager qui délivre à notre système immunitaire la solution pour synthétiser des anticorps face au coronavirus, la méthode employée par les Russes est radicalement différente.
L’Institut Gamaleya indique utiliser deux adénovirus transformés dans son vaccin. Les adénovirus sont une famille d’une centaine de virus dont une quarantaine peuvent infecter l’être humain. Notre corps a déjà rencontré un adénovirus, puisque c’est l’un d’entre eux qui est responsable du rhume.
En substituant certaines parties d’un adénovirus pour y mettre le matériel génétique de la Covid-19, il serait possible que notre corps arrive à s’armer contre cette nouvelle menace. L’idée du laboratoire russe consiste donc à créer un vaccin vectorisé, c’est-à-dire un vaccin contenant un vecteur viral qui alerte le système immunitaire d’une attaque, mais qui reste inoffensif car il ne peut infecter le corps.
Pour créer un vecteur viral, il faut au préalable modifier une partie du virus pour la remplacer par le matériel génétique souhaité, dans le cas présent, c’est celui de la Covid-19. De plus, il faut également ôter la protéine qui sert normalement au virus pour se multiplier. Ainsi, lorsque le produit est injecté dans l’organisme, il apporte avec lui le nouveau matériel génétique (celui de la Covid-19), tout en étant “inoffensif” pour l’organisme puisqu’il ne peut ni se répliquer, ni infecter l’organisme. Avec cet élément, notre corps peut créer et entraîner des anticorps qui seront efficaces contre la Covid-19.
Des résultats prometteurs
Selon les chiffres communiqués par la Russie, leur vaccin atteint 92% d’efficacité contre la Covid-19. Les tests doivent encore durer pendant six mois avant d’être homologués ou non. Certains pays comme la Turquie ont décidé d’aider la Russie à produire ces nouveaux vaccins dans leurs usines.
Un milliard de doses a déjà été commandé par vingt pays, selon le Fonds d’investissement direct Russe, l’organisme chargé de développer et de commercialiser le produit à l’international, alors que le vaccin n’est pas totalement prêt.