- Les séquelles font penser aux symptômes des maladies interstitielles pulmonaires, dues pour la majorité à des facteurs d’environnement et génétiques.
- L’étude réalisée sur les conséquences psychiatriques d’une infection montrent que le coronavirus se détache des autres virus.
Les effets à long terme d’une infection à la Covid-19 se dévoilent peu à peu. Deux nouvelles études mettent la lumière sur les conséquences psychiatriques et les séquelles engendrées par le virus. La première, publiée 9 novembre dans The Lancet Psychiatry, révèle qu’un patient sur cinq a développé un trouble psychiatrique dans les trois mois suivant son infection. La seconde, réalisée par le service de pneumologie du CHU de Toulouse, suggère qu’entre 30 et 40% des malades sévèrement touchés ont gardé des séquelles quatre mois après la contamination.
Une infection n’est pas anodine
L’étude réalisée sur les conséquences psychiatriques d’une infection montrent que le coronavirus se détache des autres virus. “Les risques de troubles anxieux, d’insomnie et même de démence sont ainsi plus élevés en cas de coronavirus, confirme Jimmy Mohamed, médecin, à Europe 1. C’est donc un virus pas comme les autres, qui nécessite une vigilance accrue.” En étudiant 62 354 patients infectés aux États-Unis, les chercheurs britanniques de l’université d’Oxford ont révélé qu’un patient sur cinq atteint du coronavirus a développé un trouble psychiatrique dans les trois mois suivants son infection.
Des chercheurs du CHU de Toulouse suggèrent eux qu’après 4 mois, entre 30 et 40% des patients sévèrement touchés lors de la première vague ont gardé des séquelles. Pour parvenir à ces résultats, ils ont suivi 80 patients atteints d’une forme grave, nécessitant soit des soins intensifs soit d’intégrer le service de réanimation en mars et avril. “Quatre mois après, ils décrivent une asthénie persistante [grosse fatigue], ils ont encore de la toux ou une pression thoracique, précise Alain Didier, chef du pôle des voies respiratoires, à 20 Minutes. Dans 30 à 40 % des cas, on a pu observer une anomalie sur le scanner, avec la persistance d’une opacité, un aspect fibrosant sans que l’on sache si cela est réversible ou pas pour l’instant.”
On dirait une fibrose
Les chercheurs ont mené des tests plus poussés sur ces patients pour observer à quoi correspondent les séquelles. Pour ceux qui ont des séquelles physiques visibles “cela ressemble aux maladies interstitielles pulmonaires que l’on connaît, type fibrose, qui sont des maladies plutôt rares, qui ne sont pas dues à un virus mais soit à l’environnement soit à la génétique”, poursuit Alain Didier.