Les visons, les rats, les épagneuls ou encore les furets… Ces espèces animales pourraient être contaminées par une nouvelle souche du coronavirus. Et, selon le directeur de la fondation caritative de médecine britannique Wellcome Trust Jeremy Farrar, ces animaux pourraient transmettre cette nouvelle variante du virus à l’Homme d’ici quelques années.
En effet, pour chaque espèce de virus, il y a une souche de référence qui correspond à la première description du virus. Mais d’autres souches, plus ou moins virulentes, peuvent exister. Celles-ci font varier le virus, qui a d’autres propriétés biologiques. Ainsi, à l’avenir, une autre forme du coronavirus pourrait toucher la population humaine.
Des cas humains contaminés par des souches mutantes du coronavirus
Cet avertissement arrive dans un contexte où de nombreux spécialistes essaient d’alerter face au risque de transmission à la population humaine d’une autre souche dangereuse du coronavirus, présente chez le vison. En effet, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies estime ce scénario envisageable et grave. D’autant plus que la propagation du coronavirus (Sars-CoV-2) est bien réelle dans certains élevages de visons, notamment au Danemark, et pourrait entraîner la formation d’autres souches mutées, variantes et préoccupantes. Début novembre, les autorités danoises ont annoncé que plusieurs centaines de personnes avaient été infectées par des souches mutantes de coronavirus qui venaient du vison.
Une nouvelle souche risquerait de limiter l’efficacité du futur vaccin
Pour l’instant, les scientifiques du Statens Serum Institut, qui gère les épidémies au Danemark, estiment que la plupart des nouvelles souches ne sont pas plus dangereuses que le virus actuel. Néanmoins, ils ont alerté sur le fait que celles-ci pourraient être plus préoccupantes pour le futur.
"Si elles se propagent au Danemark ou à l'étranger, elles pourraient potentiellement avoir des conséquences graves sur l'effet protecteur des vaccins à venir", ont averti les épidémiologistes de l'institut la semaine dernière. Selon eux, une évaluation plus approfondie serait nécessaire afin de déterminer si les formes mutées du virus peuvent nuire à l'efficacité des traitements ou des vaccins.
Eviter les contacts au maximum avec certains animaux
L'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) a rappelé qu’il était important que les gens évitent d’avoir des contacts trop proches avec des visons d'élevage. L’instance a aussi appelé à un renfort des mesures de surveillances sanitaires afin de limiter le risque de propagation. L’organisation mondiale de la santé animale (OIE) a, quant à elle, appelé les pays à surveiller certains animaux ainsi que les humains qui sont en contact avec. Les visons et les chiens Viverrin font partie de cette liste.
"Le risque que des animaux sensibles, tels que le vison, deviennent un réservoir de Sars-CoV-2 suscite des inquiétudes dans le monde entier, car cela pourrait représenter un danger continu de santé publique et entraîner de futurs effets de contagion sur l'homme", affirme l’OIE dans un communiqué. Le gouvernement danois a récemment ordonné à tous les éleveurs de visons du pays d’abattre leurs mammifères, soit 17 millions de bêtes sur l’ensemble du territoire.