Pour apporter des éléments de réponse, Jean-François Lemoine, médecin journaliste et Nicolas Leblanc, médecin de santé publique du groupe VYV, ont reçu le 14 novembre dans l'émission "JDF" sur Fréquence Médicale, le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF), le Dr Jacques Battistoni, président de MG France, Gille Bonnefond, pharmacien et président de l'Union des Syndicats des Pharmaciens d'Officine (USPO) et Sylvie Ciron, infirmière.
Un rôle clarifié pour chaque professionnel de santé
La logique de cette nouvelle place donnée à la médecine de ville repose sur une clarification du rôle de chacun des acteurs de la santé : qui teste, qui prend en charge en cas de positivité avec ou sans symptômes, qui assure le suivi des patients et comment la médecine de ville s'organise avec l'hôpital pour gérer les cas graves. Des points essentiels durant cette crise sanitaire qui au-delà de leur impact sur l'organisation des professionnels de santé, concernent toute la population. C'est en effet du bon fonctionnement de ce parcours de prise en charge que dépend la qualité et l'efficacité des soins apportés aux malades mais aussi la maîtrise de l'évolution d'une épidémie. Et donc le calendrier de sortie d'un confinement de moins en moins bien vécu par les Français.Mais à écouter les professionnels de santé invités dans l'émission, on ne voit pas encore apparaître les signes que l'on pourrait attendre d'un système de santé "préparé", comme l'assure pourtant régulièrement Olivier Véran, pour cette deuxième vague. C'est notamment vrai pour les fameux tests : avec l'arrivée des tests antigéniques en complément des tests PCR, la question reste posée de savoir qui les pratique, à quel moment et dans quelles conditions. "Cela reste complexe", avoue, dubitatif, Jacques Battistoni qui s'interroge pour savoir "quelle est la stratégie du gouvernement qui nous demande seulement de faire du chiffre?". "Ce n'est pas clair, on ne sait pas encore quels sont les patients éligibles", renchérit Sylvie Ciron alors que les infirmières sont une des professions de santé en première ligne pour la détection de nouvelles infections. Et Jean-Paul Ortiz de dénoncer "une fausse sécurité" avec les tests antigéniques qui ne sont sûrs que lorsque le résultat est positif alors qu'une proportion importante de résultats négatifs peuvent être faux.
Toujours en attente des procédures
Si les quatre professionnels de santé en ville sont évidemment prêts, comme beaucoup d'entre-eux l'ont déjà fait lors de la première vague -"c'est ce que les libéraux ont fait avec les centres Covid montés sans attendre les instructions du ministre ...?" rappelle Jean-Paul Ortiz"- ils sont toujours en attente des procédures qu'ils doivent appliquer pour une prise en charge mieux organisée des patients Covid. Parce que c'est la seule condition pour que l'évolution de cette épidémie soit à peu près maîtrisée : "Si l'on veut éviter une troisième vague, il faut préparer dès maintenant le déconfinement ... Mais cela tarde", s'inquiète Jean-Paul Ortiz.Retrouvez ci-dessous l'émission sur "La stratégie Covid-19 en dehors de l'hôpital":