Naturellement produite par notre corps lorsque notre peau est exposée au soleil, la vitamine D est essentielle à notre bonne santé. Également présente dans la chair des poissons gras et les huiles de foie de poisson, ses bienfaits ont été prouvés par de nombreux travaux scientifiques. Protectrice de nos os, nos cellules, nos muscles, notre système cardiovasculaire ou encore notre système immunitaire, la vitamine D n’aurait en revanche aucun effet bénéfique sur le développement de la fibrillation auriculaire.
C’est la conclusion à laquelle sont parvenus des chercheurs du Cedars-Sinai Smidt Heart Institute dans une étude présentée lors des sessions scientifiques de l'American Heart Association. "Les résultats de nos essais ne sont pas favorables à la prise d'huile de poisson ou de suppléments de vitamine D pour prévenir la fibrillation auriculaire", explique ainsi Christine M. Albert, autrice principale des travaux. Elle précise cependant que la supplémentation en vitamine D n’a "pas non plus augmenté le risque de fibrillation auriculaire, ce qui est une bonne nouvelle pour les personnes qui les prennent pour d'autres problèmes de santé".
Pas d’effet significatif de la vitamine D
La fibrillation auriculaire est un trouble du rythme cardiaque qui accélère le cœur et le fait battre de manière irrégulière. Il peut entraîner la formation de caillots dans la cavité de l'oreillette du cœur, qui peuvent ensuite se déplacer du cœur vers le cerveau et provoquer un accident vasculaire cérébral (AVC). La fibrillation auriculaire peut également entraîner un affaiblissement de la cavité inférieure du cœur, ce qui provoque une accumulation de liquide ou une insuffisance cardiaque.
Jusqu’à présent, les différentes études d’observation menées sur les effets de la vitamine D sur la fibrillation auriculaire avaient tiré des conclusions contradictoires, ce qui laissait à la fois les cliniciens et les patients incertains quant aux recommandations en vigueur. "Il s’agit du premier essai à grande échelle qui nous a conduit à un résultat définitif", affirme le Dr Albert.
Son essai clinique randomisé a suivi pendant plus de cinq ans 25 000 femmes et hommes résidant aux États-Unis et n’ayant pas d’antécédent de fibrillation auriculaire. À l’issue des cinq années de suivi, 900 participants, soit 3,6%, ont reçu un diagnostic de fibrillation auriculaire.
Les résultats de l’étude montrent qu’il n'y a pas eu de différences statistiquement significatives entre les participants qui ont été assignés à la prise de suppléments de vitamine D ou d'huile de poisson et ceux qui ont été assignés à la prise d'un placebo.
Selon les chercheurs, il est aujourd’hui nécessaire de mieux informer les patients sur le risque de fibrillation auriculaire, de mettre en place à la fois des mesures préventives efficaces, mais aussi de continuer les recherches sur ce trouble cardiaque qui peut avoir de lourdes conséquences.
"Bien que ces deux compléments ne préviennent pas la fibrillation auriculaire, des études récentes ont suggéré que des modifications du mode de vie, telles que le maintien d'un poids sain, le contrôle de la pression sanguine et la modération de la consommation d'alcool, peuvent réduire le risque de fibrillation auriculaire. Nous devons continuer à éduquer le public sur les moyens de réduire ses risques et à chercher de nouvelles façons de prévenir cette maladie", conclut le Dr Albert.