- L'angoisse du confinement, de la pandémie mondiale et des difficultés économiques à venir se ressent au niveau de la population générale, qui serre beaucoup plus la mâchoire et grince plus des dents.
- Ce phénomène touche en particulier les femmes et les personnes entre 35 et 55 ans.
C’est l’une des manifestations physiques de notre stress ou de notre anxiété. Des chercheurs de l’université de Tel-Aviv (Israël) se sont interrogés sur les manifestations physiques engendrées par le confinement. Et ikls ont constaté que les cas de bruxisme, c’est-à-dire de dents qui grincent, et de serrement excessif de la mâchoire, ont explosé. Les résultats de leur étude ont été publiés The Journal of Clinical Medicine le 12 octobre 2020.
Les douleurs orofaciales, comme le serrement excessif de mâchoires dans la journée et le bruxisme la nuit sont des symptômes pouvant être causés par le stress et l’anxiété. La pandémie mondiale, la peut de la maladie, le confinement avec les proches à la maison et les difficultés économiques qui se profilent sont autant de thèmes qui engendrent une angoisse au quotidien, et des risques de douleurs orofaciales.
Un confinement dur à avaler
Pour s’en rendre compte, les chercheurs ont fait remplir un questionnaire en ligne à la population juive résidant en Israël et en Pologne. Sur les 1 792 personnes qui ont accepté de participer à cette étude, la part de celles souffrant de douleurs à la mâchoire ou de dents abîmées par le grincement a fortement augmenté avec le confinement.
Ainsi, en quelques mois, la prévalence de ces symptômes est passée de 35% avant la pandémie à 47%. Dans le détail, le serrement des mâchoires est passé de 17 à 32% et les cas de bruxisme de 10 à 36%. Chez les personnes qui souffraient de ces symptômes avant la pandémie ont vu leur gravité augmenter d’environ 15%.
D’après les résultats, les femmes sont deux fois plus sujettes à ces douleurs orofaciales (517) que les hommes (209) et le phénomène touche en particulier les 35-55 ans, tous sexes confondus. “Nous pensons que nos conclusions reflètent la détresse ressentie par la génération intermédiaire, qui était enfermée à la maison avec de jeunes enfants, sans l'aide habituelle des grands-parents, tout en s'inquiétant pour ses parents âgés, confrontés à des problèmes financiers et souvent obligés de travailler à domicile dans des conditions difficiles”, soulignent les chercheurs dans l’étude.