Pour réduire l’exposition du public aux ondes des antennes-relais, il faudrait nécessairement baisser leur puissance actuelle et donc multiplier au moins par 3 leur nombre actuel pour garantir aux Français la conservation de la couverture mobile actuelle.
C’est l’une des conclusions du comité opérationnel sur les ondes de téléphonie mobile qui vient de rendre deux rapports au gouvernement. Ce comité composé de représentants de l’Etat, de collectivités locales, d’opérateurs de téléphonie mobile, d’associations de défense des consommateurs et de protection de l’environnement dresse ainsi un état des lieux des expérimentations menées dans 5 villes en France.
Réduire l’exposition mais tripler le nombre d’antennes-relais
Dans le 1er rapport, ce comité était censé évaluer la faisabilité d’une réduction de l’exposition du public aux ondes sous le seuil de 0,6 volt par mètre, défendu par les associations comme un seuil de protection sanitaire contre des seuils compris entre 41V/m et 61V/m actuellement en France.
« Pour l’ensemble des 16 villes pilotes, environ 90% des niveaux d’exposition modélisés sont sous 0,7 V/m et 99% sous 2,7 V/m », écrivent ces experts. En outre, ils précisent que, d’après des simulations numériques de l’abaissement de l’exposition à 0,6V/m, « cela s’accompagnerait d’une forte détérioration de la couverture réseau, en particulier à l’intérieur des bâtiments ».
Les simulations réalisées par ailleurs dans cinq villes, notamment le 14ème arrondissement de Paris et Grenoble, ont montré que cet abaissement nécessiterait de multiplier au minimum par trois le nombre d’antennes-relais. La France en compte déjà environ 50.000.
Une nouvelle réglementation
Le second rapport a servi lui à identifier de nouvelles procédures de concertation et d’information locales pour accompagner les projets d’implantation d’antennes relais. Ce dernier recommande notamment :
- L’information obligatoire des occupants d’un bâtiment préalablement à l’installation d’une antenne.
- La transmission obligatoire par l’opérateur d’un dossier d’information au maire sur les projets d’antennes en réglementant son contenu.
- La relance des instances de concertation départementales.
- La possibilité pour les maires de demander aux opérateurs des simulations du champ généré par une future antenne.
Les deux ministres ont pour le moment salué ce travail et ont exprimé leur souhait que les réflexions en matière de radiofréquences se poursuivent dans une nouvelle instance d’échanges, placée sous l’égide de l’Agence Nationale des Fréquences, et associant l’ensemble des parties prenantes. Rappelons que les ondes électromagnétiques liées à l’usage du téléphone ont été classées en 2011 comme possiblement cancérigènes par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).