- Des macaques ont été infectés par la Covid-19 pour observer les réactions de leur système immunitaire.
- Les chercheurs ont relevé des lésions pulmonaires graves mais quasiment aucune atteinte sur les autres organes.
Nos lointains cousins sont peut-être nos meilleurs alliés pour comprendre la Covid-19. Des chercheurs du centre national de recherche sur les primates de l’Institut coréen de biosciences et de biotechnologie ont cherché à comprendre le mécanisme d’infection du SARS-CoV-2 sur les primates autres qu’humains. Les résultats de leur étude ont été publiés le 15 novembre 2020 dans le Journal of Infectious Diseases.
Des premiers signes au bout de trois jours
Pour leur étude, les chercheurs se sont appuyés sur 16 macaques mâles et femelles entre trois et six ans, à qui ils ont inoculé le SARS-CoV-2 prélevé sur un patient coréen. Les animaux, sélectionnés pour leur état de santé, ont été anesthésiés avant de subir des tests viraux, des prélèvements sanguins ainsi que des écouvillonnages nasopharyngés, oropharyngés, conjonctifs et rectaux.
Une fois infectés, les chercheurs ont remarqué une baisse de l’activité chez primates et une légère augmentation de la température dans les trois jours qui ont suivi. Toutefois, aucune modification du poids ou de la fréquence cardiaque n’a été observé.
Durant cette expérience, quatre macaques ont perdu la vie. Lors des autopsies, les scientifiques ont trouvé des lésions multifocales rouge vif à l’intérieur des poumons. Comme chez certains humains, les macaques décédés de la Covid-19 avaient également des traces d’une pneumonie aiguë. Enfin, une endothélite a été observée chez tous les animaux.
De graves lésions aux poumons mais rien sur les autres organes
Au niveau des prélèvements, l’ARN viral était plus élevé dans les écouvillons des voies respiratoires supérieures et dans les tissus conjonctifs des poumons. De même, l’antigène du coronavirus était présent dans les poumons, ce qui suggère que c’est le site prédominant du virus. De très faibles quantités de Covid-19 ont été trouvées dans les autres organes et aucune trace du virus n’a été détectée dans le plasma.Tous les macaques sans exception ont présenté une diminution significative du nombre total de lymphocytes T CD4+ et CD8+ et des lymphocytes NK avant de progressivement se rétablir au bout d’une semaine.
Selon les chercheurs, la baisse de la détection de la charge virale au fur et à mesure dans le temps expliquerait pourquoi certains tests sont considérés comme des faux positifs. Pour l’équipe de recherche, ce nouveau modèle pourrait être utilisé pour étudier l’interaction entre la SARS-CoV-2 et le système immunitaire dans de prochaines stratégies thérapeutiques.