Vivre dans un environnement pollué est mauvais pour la santé. Si les effets de la pollution sur la santé pulmonaire et respiratoire sont prouvés depuis longtemps, une nouvelle recherche indique qu’elle peut aussi avoir des conséquences sur notre bien-être mental. Les personnes âgées exposées à la pollution chez elles sont plus à risque de souffrir de dépression. Les résultats de ces travaux ont été publiés dans Journal of the American Geriatrics Society.
Des participantes âgées de plus de 80 ans
L’étude a été réalisée grâce à une cohorte de plus de 1500 femmes âgées de 80 ans au minimum et ne souffrant d’aucun symptôme dépressif. Elles ont participé à des tests pour évaluer l’état de leur mémoire puis les chercheurs ont estimé leur niveau de dépression, grâce à une échelle appelée GDS-15 pour "15-item Geriatric Depression Scale". En parallèle, ils ont également déterminé le niveau de pollution auxquelles ces femmes ont été exposées.
Un lien avec le déclin cérébral
Les chercheurs ont constaté que celles exposées au dioxyde d’azote ou aux particules fines sur le long-terme avaient davantage de symptômes dépressifs. L’existence de ces symptômes pourrait également expliquer pourquoi les personnes vivant dans la pollution ont plus de risque de souffrir d’un déclin de la mémoire, même des années après. "Nous savons que l'exposition aux polluants intérieurs accélère le vieillissement cérébral et augmente le risque de démence, souligne Jiu-Chiuan Chen, co-auteur de ces travaux. Mais nos nouvelles découvertes suggèrent que les personnes les plus âgées sont victimes d’autres conséquences de cette pollution neurotoxique, et cela nécessite davantage d’investigations."
Des résultats identiques dans une étude britannique
En octobre 2020, une étude réalisée au Royaume-Uni s’intéressait aussi aux liens entre dépression et pollution. Elle a été publiée dans Social Psychiatry and Psychiatric Epidemiology. Les chercheurs y constatent qu’une augmentation de la pollution au dioxyde d’azote, émis par les véhicules diesel, élève de 39% le risque de troubles mentaux dans la population. Dans le cas des particules fines, une hausse des émissions est corrélée à un risque 18% plus élevé de problèmes de santé mentale. Le fait de vivre dans un endroit pollué multiplie ces risques par deux, en comparaison aux personnes vivant dans des zones où les émissions sont faibles. "La pollution de l’air n’est pas le seul facteur qui a un impact sur l’apparition de troubles mentaux, conclut Dr Ioannis Bakolis, directeur de cette recherche, mais elle est évitable."