Le coronavirus est peut-être parmi nous depuis bien plus longtemps que nous le pensons. Dans une étude parue le 11 novembre 2020 dans le Tumori Journal, une équipe de chercheurs de l’Institut national du cancer de Milan (Italie) affirme avoir trouvé des traces du SARS-CoV-2 au début du mois de septembre en Italie.
Des cas découverts involontairement
Les deux premiers cas de Covid-19 enregistrés en Italie ont eu lieu le 30 janvier 2020, lorsque deux touristes chinois sont testés positifs à Rome au SARS-CoV-2. Ce n’est que trois semaines plus tard, le 20 février 2020, que le premier cas d’un Italien infecté par le coronavirus sans avoir voyagé ni avoir eu de contacts avec des personnes positives est officiellement enregistré par les autorités. Moins d’un mois après, les régions de Lombardie et de Vénétie débutent leur confinement.
Mais alors, d’où proviennent les traces retrouvées en septembre 2019? La découverte s’est faite un peu par hasard. Au départ, les chercheurs italiens menaient une expérience sur 959 participants, afin de mettre au point un nouveau dispositif pour dépister le cancer du poumon dans le cadre d'un essai clinique.
Pour les besoins de l’essai, qui a commencé en septembre 2019, les participants se sont livrés à des prélèvements sanguins, qu’ils ont arrêtés en mars 2020, au début du confinement Italien. Ce n’est que bien plus tard que les chercheurs ont découverts, en analysant ces échantillons, des anticorps spécifiques au SARS-CoV-2 dans le sang de 111 des 959 patients. Dans les deuxièmes prélèvements, réalisés cette fois en février 2020, plus de 30% d’entre eux contenaient des anticorps du SARS-CoV-2.
Le nord de l’Italie particulièrement touché
Des cas positifs aux anticorps spécifiques du SARS-CoV-2 ont été trouvés dans les échantillons du 3 septembre 2019 dans la région de Vénétie, au Nord-Est de l’Italie. D’autres prélèvements montrant que les pêrsonnes avaient été infectées ont également été trouvé en Emilie-Romagne le 4 septembre, en Ligurie le 5 septembre, en Lombardie le 9 septembre et dans le Latium le 13 septembre.
Les 959 participants ont été recrutés dans toute l’Italie, et des anticorps de la Covid-19 ont été trouvé dans au moins 13 régions, avec une prédominance des cas en Lombardie, qui comptait 59 cas à elle seule.
Il est à noter que toutes les personnes qui possédaient des anticorps du coronavirus dans leur sang étaient des porteurs asymptomatiques, qui ne savaient pas eux-mêmes qu’ils avaient déjà rencontrés ce virus. Par ailleurs, les chercheurs indiquent que les méthodes de calcul utilisés par le gouvernement italien ne sont pas forcément les bonnes, puisque la prévalence du nombre de cas dans le pays serait sous estimé selon eux.
Dans leur conclusion, les chercheurs avancent plutôt le chiffre d’un million et demi d’Italiens qui ont été en contact avec le virus, soit cinq fois plus que les chiffres officiels enregistrés, avec beaucoup de personnes asymptomatiques.
Cette étude démontre que la circulation du virus a été bien plus précoce que prévu, puisque ces cas italiens sont bien antérieures aux cas chinois enregistrés à Wuhan (Chine) en décembre 2019. Cette découverte ne fera qu’accentuer les interrogations sur l’origine de ce virus et l'ancienneté de sa présence dans notre environnement.