Avec le temps, on y voit plus clair sur ce qui fonctionne et ne fonctionne pas face au nouveau coronavirus SARS-CoV-2. Un temps envisagé comme traitement efficace pour soigner les formes graves de la maladie, le remdesivir a été l’un des premiers médicaments à se voir délivrer une autorisation de mise sur le marché américain et le premier sur le sol européen. Avec le temps, les études ont tempéré l’efficacité de l’antiviral, conduisant la Haute autorité de santé à partager “beaucoup d’incertitudes” sur ses effets pour soigner les patients, dans un communiqué publié le 17 septembre.
Des effets secondaires dangeureux
Ce vendredi 20 novembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé de ne pas administrer le remdesivir pour traiter les patients Covid-19 hospitalisés. “Le médicament antiviral remdesivir n'est pas conseillé pour les patients admis à l'hôpital pour le Covid-19, quel que soit le degré de gravité de leur maladie, car il n'y a actuellement pas de preuve qu'il améliore la survie ni qu'il permette d'éviter d'être placé sous ventilation artificielle”, précise l’OMS dans un communiqué. Ces conclusions résultent de l’avis des experts de l’Organisation qui se sont appuyés sur quatre essais cliniques internationaux qui ont comparé l'efficacité de différents traitements sur 7 000 patients à travers le monde.
Non seulement le remdesivir apparaît peu efficace mais il présente des effets secondaires dangereux pour les patients. Le 2 octobre dernier, l'Agence européenne du médicament a indiqué des possibles “problèmes rénaux aigus” causés par l’antiviral. Cette dernière ajoute, dans des conclusions publiées dans le British Medical Journal, que “son coût relativement important et ses implications logistiques” – l’antiviral ne peut être transmis que par intraveineuse – justifient l’arrêt de sa recommandation.
Les corticoïdes, seuls traitements efficaces
Parmi tous les traitements qui ont présenté un espoir pour traiter les malades atteints de la Covid-19, seuls les corticoïdes, notamment la dexaméthasone, ont montré une réelle efficacité. Ces médicaments doivent être utilisés avec précaution et ont montré un effet uniquement sur les cas sévères nécessitant une oxygénation. L’OMS a poursuivi en recommandant leur “usage systématique chez les patients atteints d'une forme sévère ou critique”.