Elles sont 300 et bien décidées à se battre en justice ! Elles se disent victimes argentines de Jean-Claude Mas, le fabricant français des prothèses mammaires PIP contenant un gel de silicone frauduleux. Ces femmes viennent en effet de déposer plainte devant la justice de leur pays contre, l'entreprise française PIP, l'organisme de certification allemand TÜV et l'assureur allemand Allianz. Et leur demande a de quoi donner des sueurs froides aux entreprises concernées.
Selon Me Virginia Luna, l'une des avocates des victimes, le montant réclamé par ces dernières au titre des dommages et intérêts serait de 41 milliards d'euros. Mais les choses ne s'arrêtent pas là. Lors d'une conférence de presse à Buenos Aires, l'avocate accompagnée de trois vicitimes a déjà annoncé que cette somme allait encore grimper. En effet, si la plainte en nom collectif était acceptée, elle pourrait déboucher sur l'indemnisation de 15.000 personnes, nombre estimé de femmes concernées en Argentine. Pour rappel, les prothèses PIP étaient distribuées dans plus de 65 pays, dont la moitié en Amérique du Sud.
Alors, pour justifier ces demandes d'indemnisation exorbitantes, Me Virginia Luna explique, «qu' il ne s'agit plus d'une question esthétique mais d'un véritable problème de santé », mettant en avant que le remplacement d'une prothèse frauduleuse PIP coûtait en Argentine de 20.000 à 25.000 pesos, soit 2.700 / 3.350 euros.
Concernant la France, le nombre de femmes porteuses de prothèses mammaires PIP est estimé à environ 30.000. A l'heure actuelle, plus de 16.000 de ces femmes se sont déjà fait retirer ces prothèses, d'après le dernier bilan arrêté fin mai par l'Agence nationale de sécurité du médicament. Ces victimes là devront toutefois attendre le 10 décembre pour connaître le sort réservé à Jean-Claude Mas. C'est la date fixée par le tribunal correctionnel de Marseille pour rendre son jugement.