- La vitamine D permettrait d'éviter les formes graves de cancer.
- En revanche, elle fonctionne mieux chez les personnes qui ont un indice de masse corporel normal, c'est-à-dire entre 18 et 25.
La vitamine D est remplie de bienfaits. Les chercheurs de l’hôpital pour femmes de Brigham de l’université d’Harvard (Etats-Unis) ont démontré que la prise de vitamine D était associée à une réduction globale de 17% du risque de cancer. Cette réduction pourrait monter jusqu’à 38% pour les personnes qui ont un indice de masse corporel normal. L’article a été publié le 18 novembre 2020 dans Jama Network Open.
Vitamine D et oméga-3 pendant cinq ans
Pour arriver à cette conclusion, l’équipe de recherche s’est penchée sur l’essai VITAL (Vitamin D and Omega-3 Trial) qui s’est terminée en 2018. Il a montré que la vitamine D ne réduisait pas l’incidence du cancer mais qu’elle en diminuait le risque de décès. Avec cette nouvelle étude de VITAL, les chercheurs veulent savoir si la supplémentation de vitamine D avait un lien avec le risque de cancer métastatique ou mortel.
L’étude VITAL s’est déroulée sur cinq ans et s’est concentrée sur 25 000 femmes et des hommes âgés de 50 ans ou plus qui n’avaient pas de cancer. Pendant toute la durée de l’expérience, les participants ont été divisés en quatre groupes: ceux qui avaient le droit à de la vitamine D (2 000 unités internationale par jour) et des oméga-3; ceux avec vitamine D et un placebo; ceux avec des oméga-3 et un placebo; ceux avec deux placebos.
Les principaux critères recherchés par l’équipe se concentraient sur l’incidence du cancer et les éléments cardiovasculaires majeurs qui auraient vu leur situation changer. Dans un second temps, l’équipe a examiné les effets de l’indice de masse corporel (IMC) sur les cancers ainsi que voir si une possible corrélation entre la réduction des cas de cancer et la supplémentation ou non en vitamine D.
Parmi les 25 000 participants, 1 617 ont reçu un diagnostic de cancer invasif (sein, prostate, colorectal, poumon ou autres) au cours des cinq années du test. Sur les 13 000 participants au ont reçu de la vitamine D, 226 ont été diagsnotiqué s’un cancer à un stade avancé contre 274 chez ceux qui avaient reçu un placebo. De même, sur les 7 843 participants qui avaient un IMC normal (compris entre 18 et 25) et qui recevaient de la vitamine D, seuls 58 d’entre eux ont été diagnostiqué d’un cancer, contre 96 personnes prenant un placebo.
“Ces résultats suggèrent que la vitamine D peut réduire le risque de développer des cancers avancés, indique Paulette Chandler, épidémiologiste en médecine préventive à l’hôpital pour femme de Brigham. La vitamine D est un complément qui est facilement disponible, bon marché et qui a été utilisé et étudié depuis des décennies. Nos conclusions, en particulier la forte réduction des risques observée chez les personnes ayant un poids normal, fournissent de nouvelles informations sur la relation entre la vitamine D et l’avancée d'un cancer.”
La vitamine D et ses multiples bienfaits
Bien que de prime abord, les résultats semblent être dus au hasard, il existe cependant des preuves antérieures que la masse corporelle peut affecter l’action de la vitamine D. En effet, l’obésité et l’inflammation que crée la surcharge pondérale diminue l’efficacité de la vitamine D. De même, des essais randomisés sur la vitamine D ont montré qu’elle était plus bénéfique chez les personnes ayant un indice de masse corporelle normal.
Les carences en vitamine D sont fréquentes chez les patients atteints de cancer. Une précédente étude montrant des taux de carence de 72% chez les patients atteints de cancer. Les personnes ayant des niveaux de graisse corporelle important ont également des risques accru d’avoir plusieurs cancers.
“Nos conclusions, ainsi que celles d'études antérieures, soutiennent l'évaluation en cours de la supplémentation en vitamine D pour la prévention des cancers métastatiques - un lien biologiquement plausible, confirme Paulette Chandler. Des études supplémentaires portant sur les patients atteints de cancer et étudiant le rôle de l'IMC sont justifiées.”