Et si le sel était en mesure de faire avancer la compréhension des mécanismes de l'épilepsie. C'est en tout cas ce que semble démontrer une étude britanno-canadienne sur les syndromes épileptiques, une maladie neurologique chronique liée à l’hyperactivité extrême d’un groupe de neurones dans le cerveau. Des résultats inédits publiés il y a quelques jours dans la revue scientifique Nature Structural & Molecular Biology.
C'est une équipe de scientifiques de l'Université McGill (Montréal), en collaboration avec l'Université britannique d'Oxford, qui s'est penchée sur l'incidence du sodium dans l'épilepsie. Grâce à des simulations informatiques, ces chercheurs ont découvert que ce métal était le commutateur unique d'un important récepteur de neurotransmetteur du cerveau, nécessaire à son bon fonctionnement. Portant le nom de « kaïnate », ce récepteur serait impliqué dans plusieurs maladies telles que l'épilepsie et la douleur neuropathique, lorsque son activité n'est plus équilibrée.
La conclusion de ces chercheurs est loin d'être anecdotique puisqu'ils estiment qu'en désactivant ces récepteurs « kaïnate », il serait possible de réduire les crises d'épilepsie. « Il faudrait pour cela identifier le site précis qui lie ces atomes de sodium et contrôle l'activation et l'inactivation des récepteurs kaïnates », confie le Pr Derek Bowie, princpal auteur de l'étude.
Et le spécialiste de rajouter que, « ces résultats ouvrent néanmoins la possibilité de développer des médicaments ciblés n'agissant pas sur les autres sites. Ils auraient donc pour avantage de présenter moins d'effets indésirables. »
On estime qu’il y a environ 450.000 personnes épileptiques en France. Jusqu'à présent, dans certains cas très particuliers, l'épilepsie peut être définitivement guérie en éliminant sa cause. Une lésion, une tumeur ou une malformation peuvent être opérées. Cependant, dans la majorité des cas, le traitement est médicamenteux et destiné à réduire ou supprimer les crises épileptiques, tout en entraînant un minimum d'effets indésirables.