- La nicotine pourrait protéger de la Covid-19
- Pour le vérifier, une étude va porter sur des soignants équipés de patch
La nicotine a-t-elle un effet protecteur contre la Covid-19 ? Les résultats d’une étude observationnelle, réalisée à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, le prouvent. En avril 2020, les chercheurs français ont montré que les fumeurs étaient peu nombreux parmi les cas graves de Covid-19. Maintenant, ils souhaitent tester leur hypothèse pour comprendre si la nicotine protège bel et bien de la Covid-19. Un communiqué du 20 novembre 2020 indique qu’une étude, appelée Nicovid Prev, a été lancée à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et de Charles Foix (Ivry-sur-Seine). 15 autres établissements hospitaliers devraient participer dans les prochains jours.
Une étude réalisée auprès du personnel soignant
Le Pr Zahir Amoura, coordinateur de la recherche, et son équipe veulent constituer un échantillon de 1633 personnes : tous des personnels soignants, qu’ils soient médicaux ou non. Il peut s’agir de médecins, d’aides-soignants mais aussi de kinésithérapeutes, de brancardiers ou encore de manipulateurs radio. Ces personnes devront toutes être non-fumeuse, ou avoir arrêté il y a plus d’un an. Elles vont porter un patch pendant quatre à cinq mois, pour la moitié du groupe il s’agira d’un patch de nicotine, pour les autres d’un placebo. Les chercheurs suivront l’ensemble des participants pendant six à sept mois. "L’évaluation de l’efficacité se fera à travers des examens cliniques, biologiques et des questionnaires", précise le communiqué.
Le tabagisme demeure néfaste pour la santé
L’hypothèse est que la nicotine permet d’inhiber "la pénétration et la propagation du virus dans les cellules (grâce à une action de la nicotine sur les récepteurs d’entrée du SARS-COV2 (récepteurs ACE2))". Cette action de la substance sur les cellules créerait un effet protecteur contre la Covid-19, en empêchant le virus de s’attacher aux récepteurs. L’AP-HP rappelle toutefois que ces recherches ne sont pas une incitation à fumer, bien au contraire. "Rien ne permet d’espérer un rapport risque/bénéfice positif du tabagisme dans la lutte contre le COVID-19, explique le texte. Le tabac tue beaucoup plus qu’il ne protège." Chaque année, il provoque 75 000 décès en France.