- Les plus de 45 ans les plus à risque sont généralement ceux qui entrent dans de nouvelles relations après une période de monogamie, souvent post-ménopause, lorsque la grossesse n'est plus une considération, mais ne se soucient guère des MST.
- La stigmatisation et la honte ont été identifiées comme les plus grands obstacles à l'accès des adultes aux services de santé sexuelle.
- Leurs professionnels de la santé, tels que les médecins et les infirmières, manquent de connaissances appropriées en matière de santé sexuelle.
Avoir 45 ans est souvent un moment charnière dans la vie. C’est également le moment choisi par les personnes mariées qui choisissent de se séparer pour divorcer. Les hommes divorcés ont en moyenne 42 ans et les femmes divorcées 44 ans. Derrière, une nouvelle vie sexuelle s’ouvre. Une sexualité dont on parle peu mais qui serait la plus sujette aux maladies sexuellement transmissibles (MST), rapportent des chercheurs du Royaume-Uni, de Belgique et des Pays-Bas.
Les MST pas considérés par les plus de 45 ans
L’absence de conscience des dangers des rapports non protégés est pointée comme cause de cette prédominance des MST chez les plus de 45 ans. Les chercheurs estiment que les “changements majeurs” du comportement sexuel au cours des dernières décennies ont vu un nombre croissant de personnes âgées sexuellement actives mais beaucoup considèrent à peine la possibilité des MST. “Les plus de 45 ans les plus à risque sont généralement ceux qui entrent dans de nouvelles relations après une période de monogamie, souvent post-ménopause, lorsque la grossesse n'est plus une considération, mais ne se soucient guère des MST”, avance Ian Tyndall, professeur à l'université britannique de Chichester.
Pour obtenir ces résultats, les chercheurs ont interrogé 800 adultes entre l'Angleterre, la Belgique et les Pays-Bas. Près de 80% des répondants sont âgés de 45 à 65 ans, tandis que 58% de ceux considérés comme défavorisés sur le plan socioéconomique sont âgés de 45 à 54 ans. Les chercheurs ont constaté que plus de 50% des répondants tant dans la population générale que dans le groupe socio-économiquement défavorisé n’ont jamais été testés pour une maladie sexuellement transmissible.
Une stigmatisation en question
La stigmatisation et la honte ont été identifiées comme les plus grands obstacles à l'accès des adultes aux services de santé sexuelle. De nombreux participants ont indiqué estimer que la santé sexuelle est un terme “sale”, décourageant les gens de se faire examiner régulièrement. “La stigmatisation sociétale et les hypothèses selon lesquelles les personnes âgées sont asexuées et que le sexe ne fait plus partie de leur vie sont un obstacle majeur à l'accès aux services. Cela limite vraiment la connaissance des services de santé sexuelle dans ce groupe”, observe Tess Hartland, qui a participé à l’étude, à CNN. Un “nombre important” de répondants à l'enquête ont déclaré ne pas être conscients des risques d'infections sexuellement transmissibles tandis que 42% des participants au Royaume-Uni et aux Pays-Bas ne savent pas où se trouve le centre de santé sexuelle le plus proche.
“De nombreux services et la promotion de la santé sexuelle sont vraiment adaptés aux jeunes”, reconnaît Tss Hartland, soulignant que certaines personnes de plus de 45 ans peuvent avoir reçu une éducation limitée en matière de santé sexuelle à l'école, ce qui affecte leurs attitudes aujourd'hui. Les participants ont également signalé que leurs professionnels de la santé, tels que les médecins et les infirmières, manquent de connaissances appropriées en matière de santé sexuelle. “Bien sûr, c'est un sujet assez sensible et il peut être assez difficile de le soulever, en tant que professionnel de la santé, à une personne de plus de 45 ans”, a-t-elle ajouté.