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Bracelet connecté

La fréquence respiratoire pendant la nuit, un indicateur de risque de maladies graves

Par Jean-Guillaume Bayard

Des trackers d'activité ont été mis au point pour mesurer la fréquence respiratoire durant la nuit à travers de légers mouvements de bras. Cette mesure permet de détecter les premiers stades d'une maladie.

Kerkez/iStock
Une fréquence respiratoire normale est d'environ 12 à 18 respirations par minute pendant le sommeil.
Respirer moins de six fois par minute est une indication plus forte d'un problème cardiaque potentiellement mortel.
Les légers mouvements de bras, enregistrés grâce à un bracelet, permettent de tirer des conclusions plus précises sur la fréquence respiratoire que l'ECG.

La qualité du sommeil est un bon indicateur de l’état de santé d’une personne. La mesure de cette qualité passe notamment par l’observation de la fréquence respiratoire. Pour la mesurer avec précision, des chercheurs allemands ont mis au point un tracker d’activité qui repose sur de légers mouvements de bras qui rendent compte de la fréquence respiratoire. Ils ont présenté leurs résultats le 3 septembre dans la revue Nature.

Développer un système de mesure allégé

Plusieurs études antérieures ont montré que des écarts par rapport à une fréquence respiratoire normale, qui est d'environ 12 à 18 respirations par minute, peuvent être le signe d'une maladie grave. Respirer moins de six fois par minute est une indication plus forte d'un problème cardiaque potentiellement mortel. À l'inverse, une respiration très rapide peut être un signe précoce de problèmes cardiaques. “Néanmoins, la pertinence des fréquences respiratoires dans la détection précoce des risques médicaux a peu retenu l'attention”, s’est étonné le Dr Jan Kantelhardt, physicien et auteur principal de l’étude.

Depuis plusieurs années l’équipe de chercheurs allemands étudie comment les données physiques des appareils de mesure peuvent améliorer le diagnostic des patients. Actuellement, une mesure fiable des fréquences respiratoires sur des périodes plus longues n'est possible que dans les cliniques qui disposent du bon équipement. Jusqu'à présent, un électrocardiogramme standard (ECG) a souvent été utilisé pour mesurer les fréquences cardiaques et les rythmes, permettant de tirer des conclusions sur la respiration. “Nous recherchions un nouveau moyen peu coûteux de mesurer la respiration”, replace Jan Kantelhardt.

Les mouvements de bras, plus précis qu’un ECG

Les chercheurs se sont tournés vers trackers d'activités spéciales pour voir s’ils peuvent fournir une alternative fiable aux ECG. Se présentant sous forme de bracelet, ces trackers enregistrent les mouvements de bras. “Ils sont comme des trackers de fitness mais beaucoup plus précis. Nous pouvons utiliser notre propre logiciel pour analyser les données brutes”, précise Jan Kantelhardt. Les chercheurs ont comparé les données collectées à celles prises par un ECG sur 400 patients.

Les résultats ont monté que les légers mouvements de bras permettent de tirer des conclusions plus précises sur la fréquence respiratoire que l'ECG enregistré au même moment. “S'il y a trop de mouvement, la respiration ne peut plus être mesurée avec les brassards. Mais il y a toujours des périodes de nuit où nous pouvons observer la respiration de manière très fiable”, décrypte Jan Kantelhardt. Selon le chercheur, les brassards pourraient être utilisés, par exemple, comme outil de diagnostic avant l'envoi d'un patient dans un laboratoire du sommeil.