La sédentarité n’est vraiment pas bonne pour notre corps. Des chercheurs de l’université de Buffalo (Etats-Unis) ont démontré que chez les femmes, la pratique de la marche à un rythme modéré 30 minutes par jour diminuait nettement le risque de développer de l’hypertension artérielle. Les résultats de leur étude ont été publiés dans la revue Hypertension.
Les méfaits de la sédentarité
Très peu d’études ont examiné le temps de sédentarité et le risque d’insuffisance cardiaque, et aucune n’a porté sur les femmes âgées chez qui la sédentarité et l’insuffisance cardiaque sont courantes. Marcher et bouger sont des activités à intégrer dans la vie quotidienne pour rester en bonne santé. Les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) préconisent de marcher au moins 30 minutes par jour. Pour les chercheurs, ces mesures devraient bonnes, mais ils suggèrent de réaliser de la marche active, de manière à effectuer 1km en 30 minutes, ce qui protègerait le cœur et améliorerait la pression artérielle.
Pour établir un lien entre la marche et l’hypertension chez les femmes, les chercheurs se sont penchés sur les cas de 83 435 femmes ménopausées, âgées entre 50 et 79 ans. Au début de l’expérience qui a duré 11 ans, aucune d’entre elles ne présentaient d’hypertension, d’insuffisance cardiaque, de maladie coronarienne ou n’avaient d’antécédents d’accident vasculaire cérébral. De même, elles étaient toutes aptes à pouvoir marcher sans problème. Le volume de marche et la vitesse de ces femmes ont été mesurés. Les chercheurs ont noté que les femmes les plus lentes avaient un risque d’hypertension et de maladie cardiovasculaire.
Plus la marche est rapide, plus les risques s’estompent
Durant le suivi de l’expérience, 38 230 cas d’hypertension ont été identifiés et 1 402 femmes ont été hospitalisées pour cause d’insuffisance cardiaque. Par rapport aux femmes qui passaient plus de six heures et demi couchée ou assise, le risque d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque était 15% plus élevé que pour les femmes actives. Ce chiffre monte même jusqu’à 42% pour celles qui restent assises plus de neuf heures par jour.
Les femmes passant plus de 9 heures et demi assises ou couchées auraient un risque 42% plus élevé de développer une insuffisance cardiaque au cours de la décennie suivante. Cette constatation reste inchangée même en tentant compte les niveaux d’activité physique et les facteurs de risque d’insuffisance cardiaque tels que l’hypertension, le diabète, l’obésité et les crises cardiaques.
“Même parmi les femmes qui ont déclaré des niveaux d'activité physique récréative conformes aux directives actuelles, le risque d'insuffisance cardiaque était élevé chez les femmes qui ont également déclaré plus de 9,5 heures par jour d'activité sédentaire, indique Michael LaMonte, professeur d’épidémiologie à l’école de santé publique de l’université de Buffalo. Cette dernière constatation souligne la nécessité non seulement de promouvoir davantage d'activité physique pour la prévention de l'insuffisance cardiaque, mais aussi de favoriser l'interruption de la sédentarité tout au long de la journée.”La sédentarité augmente le risque d'athérosclérose
La sédentarité favorise des profils de facteurs de risque cardiométaboliques plus faibles, ce qui augmente la probabilité d'apparition et de progression de l'athérosclérose artérielle et des caillots sanguins dans les artères. Ce sont des précurseurs de l'angine de poitrine et de l'infarctus, dont l'insuffisance cardiaque est une conséquence majeure. La sédentarité réduit également l'efficacité de pompage du cœur, ce qui est une manifestation majeure de l'insuffisance cardiaque clinique.
L’équipe attend les résultats d’une autre étude utilisant un accéléromètre afin de voir si le fait de se lever pour interrompre le temps de sédentarité est associé à un risque moindre de maladies cardiovasculaires. Les chercheurs reconnaissent cependant que leur étude ne leur permet pas de savoir si la sédentarité entraîne directement une réduction de l’efficacité du pompage du cœur ou s’il exacerbe l’effet d’une autre cause.