Alors que beaucoup de données tendent vers un impact particulier de la Covid-19 sur les femmes enceintes, une nouvelle étude démontre au contraire que le virus SRAS-CoV-2 n’impacte pas significativement l’issue des grossesses.
Pas de différences pathologiques placentaires
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs se sont penchés sur les pathologies placentaires et les infections néonatales, avec pour objectif "d’évaluer les effets indésirables associés à l'infection par le coronavirus pendant la grossesse".
Du 18 mars au 22 août 2020, 3374 femmes enceintes ont été testées, dont 252 se sont avérées positives au SRAS-CoV-2, tandis que 3122 n’avaient rien attrapé. La cohorte comprenait 2 520 femmes hispaniques (75%), 619 noires (18%) et 125 blanches (4%). Il n'y avait aucune différence d'âge et d'indice de masse corporelle entre les femmes avec ou sans SRAS-CoV-2. Idem pour ce qui était du diabète.
Résultat : l'infection néonatale précoce par le SRAS-CoV-2 s'est produite chez 6 des 188 nourrissons testés (3%), principalement nés de femmes asymptomatiques ou légèrement symptomatiques. "Il n'y avait pas de différences pathologiques placentaires selon la gravité de la maladie", ajoutent les scientifiques.
Même fréquence des hospitalisations
"Dans une vaste étude menée dans un seul établissement hospitalier, l'infection par le SRAS-CoV-2 pendant la grossesse n'a pas été associée à une issue défavorable de la grossesse", en déduisent les chercheurs. "L'infection néonatale peut atteindre 3%, et peut survenir principalement chez des femmes asymptomatiques ou légèrement symptomatiques", écrivent-ils également. "Les anomalies placentaires n'étaient pas associées à la gravité de la maladie et la fréquence des hospitalisations était similaire aux taux observés chez les femmes qui n’étaient pas enceintes", conclut la recherche, publiée dans le JAMA.
En cette période de crise sanitaire, les femmes enceintes doivent néanmoins faire particulièrement attention. Si le risque de transmission du virus au bébé reste incertain, elles encourent un risque plus important que le reste de la population de développer une forme grave et de mourir du virus, selon deux rapports publiés lundi 2 novembre par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) aux États-Unis, portant sur l’analyse de données récoltées entre le 22 janvier et le 3 octobre et entre le 29 mars et le 14 octobre. Selon ces éléments, les femmes enceintes atteintes du coronavirus courent aussi un risque accru d'accouchement prématuré.