Parents, parlez normalement à vos nourrissons, ça leur fera du bien ! Des scientifiques de l’université de Californie à Merced (Etats-Unis) ont découvert que certains types d'interactions vocales entre les adultes et les nourrissons sont associés à un vocabulaire des enfants plus étendu. Les résultats ont été publiés le 25 novembre 2020 dans la revue Plos One.
De précédentes recherches ont démontré qu'à la maison, les interactions vocales des personnes qui s'occupent des enfants favorisent le développement du vocabulaire des nourrissons. D'autres études en laboratoire suggèrent que différents types de vocalisations des nourrissons et de réponses des personnes peuvent avoir des effets différents sur le vocabulaire, mais peu d'enquêtes ont tenté jusque-là de traduire ces résultats dans un cadre réaliste à la maison.
Babillage et début de syllabes
Dans le but de combler ce manque de connaissances, les chercheurs ont analysé des enregistrements audio d'une journée provenant du domicile de 53 nourrissons de 13 mois. Ces enregistrements ont été captés grâce à des appareils d'enregistrement portables, largement utilisés pour mesurer les interactions vocales avec les enfants. Les chercheurs ont également demandé aux personnes qui s'occupaient des nourrissons de préciser l'étendue du vocabulaire qu'ils utilisent.
L'analyse révèle une relation entre celle-ci et les différents types d'interactions capturées dans les enregistrements. Plus précisément, les nourrissons ont tendance à avoir un vocabulaire plus étendu lorsqu'ils produisent un plus grand nombre de sons ressemblant à des babillages et, en retour, ils reçoivent un plus grand nombre de réponses d'adultes qui incorporent des syllabes du babillage mais dans leurs réponses mais en les intégrant à un vocabulaire "normal".
Etoffer le vocabulaire de l’enfant
Les auteurs pensent que cela peut être dû au fait que les adultes trouvent plus facile de répondre de manière significative à des babillages qui se rapprochent de mots réels; l'utilisation de phrases entières de la part de l'adulte peut ainsi aider les nourrissons à développer un plus grand vocabulaire.
Ces nouveaux résultats sont en phase avec les conclusions de précédentes études similaires réalisées en laboratoire, et pourraient contribuer à élaborer de nouvelles stratégies pour aider les enfants qui ont du mal à développer leur vocabulaire. D'autres études pourraient s'appuyer sur ce travail pour incorporer des mesures de vocabulaire qui ne reposent pas sur les rapports des soignants, voire pour suivre les enfants dans le temps afin d'observer les effets à long terme de différents types d'interactions vocales.
“Au-delà du simple fait de parler à votre nourrisson, nous avons constaté que les parents qui répondent aux babillages de leur enfant par des corrections de mots et de phrases ont des nourrissons qui disent plus de mots”, notent les auteurs dans leur conclusion.