C’est une première mondiale, que revendiquent depuis longtemps les féministes françaises. En Ecosse, les députés ont voté mardi 24 novembre en faveur d'un accès gratuit aux protections périodiques. "C’est une fierté d'avoir voté pour cette loi révolutionnaire, qui fait de l'Écosse le premier pays au monde à fournir des protections périodiques gratuites à toutes celles qui en ont besoin", a publié sur Twitter la Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon.
"Un signal au monde"
"Nous sommes tous d'accord pour dire que personne ne devrait avoir à s'inquiéter de ses prochains tampons ou protections réutilisables", a également déclaré au parlement la députée travailliste écossaise Monica Lennon, à l'origine de la proposition de loi. "C'est un jour de fierté pour l'Écosse et un signal au monde qu'il est possible de mettre en place un accès universel gratuit aux protections périodiques", estime-t-elle.
Le coût de la mesure est estimé à 9,7 millions de livres (environ 11 millions d'euros) par an. Concrètement, les écoles, lycées et universités devront mettre à disposition gratuitement une gamme de protections périodiques dans leurs toilettes. Le gouvernement écossais pourra aussi obliger des organismes publics à fournir gratuitement ces produits.
En réponse à de nombreuses demandes d’associations, la ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur Marlène Schiappa veut également mettre en place une stratégie de lutte contre la précarité menstruelle. "Oui, les règles des femmes doivent devenir des sujets de politiques publiques: accès gratuit aux protections hygiéniques pour celles en difficulté, transparence / composition, recyclage, engagement des industriels, innovation : levons le tabou", pouvait-on lire en 2019 sur son compte twitter.
Plus d'une femme sur trois ne change pas suffisamment de protection
L’idée est d’expérimenter la gratuité des protections hygiéniques pour les personnes précaires dans les écoles, les hôpitaux et les prisons. Cette mission a été confiée à la sénatrice Patricia Schillinger (LREM), qui doit étudier "les objectifs et modalités" de la mise en place d’un tel dispositif dans plusieurs "lieux collectifs".
Travailleuses pauvres, étudiantes, sans-abri... Selon un sondage Ifop pour Dons solidaires, 1,7 million de femmes manquent en France de protections hygiéniques. Plus d'une femme sur trois ne change pas suffisamment de protection ou utilise des produits inadaptés, augmentant leur risque de faire un choc toxique. 12% des jeunes filles ne vont régulièrement pas en cours pour cette raison.