Le laboratoire AstraZaneca avait annoncé une efficacité de son vaccin comprise entre 70 et 90%
L'explication de cette marge est une erreur dans la posologie des vaccins administrés aux participants à l'essai clinique
Un vaccin dont l'efficacité est comprise entre 70 et 90% ... L'annonce le 23 novembre par le laboratoire AstraZeneca des résultats de ses essais cliniques sur le candidat vaccin contre la Covid-19 venait conforter une série d'autres bonnes nouvelles. Après Pfizer, Moderna et le Russe Sputnick, le laboratoire britannique apportait son écot à l'optimisme quant à une victoire prochaine, grâce aux vaccins, contre la Covid-19.
Dans l'enthousiasme général, la curieuse fourchette du niveau d'efficacité du candidat vaccin mis au point par AstraZaneca avec les chercheurs de l'université d'Oxford semblait anecdotique. Cette variation de 70 à 90% cachait en fait une incroyable erreur commise lors des essais cliniques, erreur soulignée et commentée le 25 novembre dans le New York Times : sur l'ensemble des participants à cet essai, 8 900 avaient bien reçu deux injections de doses complètes, mais 2 800 autres participants n'avaient reçu en première injection que des demi-doses. "Un problème dû à la manière dont certaines des doses de vaccin ont été fabriquées", selon la porte-parole d'AstraZeneca.
En revanche, pour la défense du laboratoire, ces chiffres incongrus sont une aubaine. "La réalité est que cela pourrait finir par être une erreur assez utile", a osé Menelas Pangalos, le cadre en charge de la recherche, dans un entretien au New York Times. Sous-entendu, pourquoi pas se baser sur l'efficacité à 90% dans le groupe "demi-dose" pour définir la bonne posologie... Le laboratoire a d'ailleurs déclaré prévoir un nouvel essai mondial "pour comparer les deux schémas".
Certains au sein de la communauté scientifique font preuve de moins de mansuétude ! "AstraZeneca et Oxford obtiennent une mauvaise note pour la transparence et la rigueur en ce qui concerne les résultats des essais de vaccin qu'ils ont rapporté", a dénoncé sur Twitter Natalie Dean, une experte de ce domaine à l'université de Floride. D'autant qu'au delà de cette incroyable erreur, les résultats annoncés par le laboratoire reposent sur la mise en commun des conclusions deux essais cliniques conçus différemment en Grande-Bretagne et au Brésil, une pratique jugée "peu standard" dans la communication de résultats d'essais de médicaments ou de vaccins.
Alors qu'en France, le feu vert des autorités de santé est attendu pour lancer, éventuellement dès la fin de cette année, une campagne de vaccination contre la Covid-19, l'erreur d'AstraZeneca risque de renforcer une défiance qui s'élève déjà à 46% de la population contre les vaccins.
Dans l'enthousiasme général, la curieuse fourchette du niveau d'efficacité du candidat vaccin mis au point par AstraZaneca avec les chercheurs de l'université d'Oxford semblait anecdotique. Cette variation de 70 à 90% cachait en fait une incroyable erreur commise lors des essais cliniques, erreur soulignée et commentée le 25 novembre dans le New York Times : sur l'ensemble des participants à cet essai, 8 900 avaient bien reçu deux injections de doses complètes, mais 2 800 autres participants n'avaient reçu en première injection que des demi-doses. "Un problème dû à la manière dont certaines des doses de vaccin ont été fabriquées", selon la porte-parole d'AstraZeneca.
De meilleurs résultats avec les demi-doses
Mais les surprises ne s'arrêtaient pas là. Car si cette erreur venait, enfin, expliquer la différence entre les 70 et les 90% d'efficacité, les meilleurs résultats ont été obtenus ... par le groupe n'ayant reçu que des demi-doses en première injection ! Et à ce jour, aucune explication n'a pu être donnée à ces résultats étonnants. Pourquoi une telle différence dans l'efficacité du vaccin à différentes doses et pourquoi la plus petite dose a-t-elle donné les meilleurs résultats ? "On ne sait pas", ont répondu les chercheurs d'AstraZeneca et d'Oxford ...En revanche, pour la défense du laboratoire, ces chiffres incongrus sont une aubaine. "La réalité est que cela pourrait finir par être une erreur assez utile", a osé Menelas Pangalos, le cadre en charge de la recherche, dans un entretien au New York Times. Sous-entendu, pourquoi pas se baser sur l'efficacité à 90% dans le groupe "demi-dose" pour définir la bonne posologie... Le laboratoire a d'ailleurs déclaré prévoir un nouvel essai mondial "pour comparer les deux schémas".
Certains au sein de la communauté scientifique font preuve de moins de mansuétude ! "AstraZeneca et Oxford obtiennent une mauvaise note pour la transparence et la rigueur en ce qui concerne les résultats des essais de vaccin qu'ils ont rapporté", a dénoncé sur Twitter Natalie Dean, une experte de ce domaine à l'université de Floride. D'autant qu'au delà de cette incroyable erreur, les résultats annoncés par le laboratoire reposent sur la mise en commun des conclusions deux essais cliniques conçus différemment en Grande-Bretagne et au Brésil, une pratique jugée "peu standard" dans la communication de résultats d'essais de médicaments ou de vaccins.
"Un revers dans la campagne visant à contrôler la Covid-19"
A la suite de la reconnaissance de l'erreur de dosage par le laboratoire, Stephanie Caccomo, porte-parole de la FDA, l'autorité américaine en charge des autorisations de mise sur le marché, a refusé de dire si celle-ci nuirait aux chances du vaccin AstraZeneca-Oxford d'être autorisé. En revanche, comme le soulignent plusieurs experts dans le NYT, cette affaire est bien "un revers inattendu dans la campagne mondiale visant à contrôler la pandémie dévastatrice".Alors qu'en France, le feu vert des autorités de santé est attendu pour lancer, éventuellement dès la fin de cette année, une campagne de vaccination contre la Covid-19, l'erreur d'AstraZeneca risque de renforcer une défiance qui s'élève déjà à 46% de la population contre les vaccins.