- Les vaccins doivent être conservés au frais pour optimiser les protéines et les antigènes qui composent le produit.
- Plus la température augmente et plus le vaccin perd en efficacité.
- Il est impératif de garder les vaccins au réfrigérateur. Toutefois, dans les pays où l'accès à l'électricité est aléatoire, des solutions existent pour faire au mieux, notamment avec des appareils fonctionnant à l'énergie solaire.
Fabriquer un vaccin n’est pas une mince affaire, le conserver durablement est tout aussi délicat. Avec l’arrivée prochaine des premiers vaccins contre la Covid-19, beaucoup de pays s’interrogent sur la manière dont ils conserveront ces traitements, qui demandent une attention toute particulière.
Abaisser la température pour optimiser l’efficacité
Le respect de la chaîne du froid est essentiel car c’est ce qui confère au vaccin toutes ses propriétés. Si la température varie trop, le produit peut se dégrader et perdre en efficacité. Lorsqu’ils sont conservés dans des frigos traditionnels, les vaccins perdent leur efficacité au bout de cinq jours. Au-delà de 45°C, les protéines présentes dans les vaccins se dénaturent rapidement et perdent toute puissance car la structure de l’antigène est détruite. Si d’aventure, l’antigène présent dans le vaccin est exposé à une température de 60°C, ce dernier devient totalement inefficace après trois heures.
Ainsi, il est évident que les protéines présentes dans les vaccins ne supportent pas les écarts de température, notamment en cas de congélation/décongélation. Lors d’une congélation rapide, des cristaux de glace peuvent se former, ce qui accentue le risque que les protéines entrent en contact entre eux, ce qui pourrait les endommager.
De plus, bien que les hôpitaux soient équipés de matériel frigorifique pour conserver les vaccins, rien ne dit qu’ils peuvent atteindre des températures très basses. C’est notamment un problème pour le vaccin contre la Covid-19 développé par Pfizer et BioNTech, qui utilise l’ARN messager et qui doit être conservé à -70°C. Certains hôpitaux américains ont déjà fait savoir qu’ils leur était impossibles actuellement d’avoir des réfrigérateurs capables d’atteindre ce standard. C’est d’ailleurs cet obstacle logistique qui a poussé bon nombre de pays à se tourner vers la solution proposée par Moderna, qui repose sur le même procédé que Pfizer, mais qui doit être maintenue à seulement -20°C.
La question des pays chauds
Evidemment, cela pose un problème pour les pays chauds, ou dans les zones où l’électrification n’est pas performante ou continue. Une coupure de courant prolongée pourrait altérer la stabilité du produit, rendant le vaccin inefficace. Pour pallier cet effet, il n’est pas rare de trouver dans les pays en voie de développement au climat ensoleillé, des réfrigérateurs à vaccins fonctionnant à l’énergie solaire.
C’est d’ailleurs pour éviter ces écueils et rendre le produit plus facilement exploitable dans les zones chaudes que le laboratoire Pfizer a annoncé dans les colonnes de Business Insider travailler sur une deuxième version du vaccin de la Covid-19, qui serait cette fois-ci en poudre.