Vendredi 27 novembre, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a annoncé procéder au rappel d’un lot du médicament antiépileptique Micropakine commercialisé par le laboratoire Sanofi-Aventis France.
Selon l’autorité sanitaire, des patients auraient découvert "dans deux boîtes, à la fois, des sachets vides et des sachets trop remplis en granulés de valproate". Le lot concerné est le lot n°DM0059 de Micropakine LP 500 mg, granulés à libération prolongée sachets-dose. La date de péremption du lot est mars 2022, qui est commercialisé en boîtes de 30 sachets.
Un risque de surdosage
Selon l’ANSM, la prise de sachets doublement remplis, qui correspondent au poid des sachets de la Micropakine LP 1 000 mg, peut "entraîner un surdosage en valproate, qui se manifeste par une somnolence ou une léthargie".
Si pour l’heure, "aucun cas d’effet indésirable en lien avec ce défaut n’a été signalé", l’ANSM, en accord avec Sanofi-Aventis France, demande aux patients concernés de rapporter dans les plus brefs délais les boîtes du lot à leur pharmacie. Ils pourront procéder à un échange gratuit pour ne pas interrompre leur traitement. En cas d’impossibilité de se rendre en officine, les patients doivent contacter leur pharmacie ou leur médecin traitant.
Le fabricant de la Micropakine, le laboratoire Sanofi-Aventis France, en accord avec l'ANSM, a également demandé aux pharmaciens de contacter, par tous les moyens dont ils disposent, les patients susceptibles de détenir et/ou d'avoir utilisé la spécialité du lot concerné par ce rappel.
Le scandale de la Dépakine en mémoire
Ce rappel d’un lot de Micropakine intervient après le scandale sanitaire de la Dépakine, également commercialisé par Sanofi. Prescrit pour lutter contre l’épilepsie ou les troubles bipolaires, ce médicament à base de valproate de sodium s’est révélée être la cause de malformations ou de troubles neuro-développementaux chez les enfants exposés pendant la grossesse. Désormais interdite aux femmes enceintes, aux femmes ou aux adolescentes en âge de procréer, la Dépakine aurait provoqué 2 150 à 4 100 malformations congénitales graves depuis sa mise sur le marché selon une évaluation de l’ANS datant de 2017. Les enfants exposés in utero ont quatre à cinq fois plus de risques d’être atteints de troubles mentaux et du comportement. En tout, 16 000 à 30 000 enfants seraient touchés.