- Le président du principal syndicat de médecins généraliste réclame que les professionnels de santé libéraux soient garants de l'organisation de la vaccination au niveau local.
- Il réclament également la création d'une consultation "de prévention" afin d'informer les personnes à risques dès décembre et d'un outil de recueil des données concernant les injections.
Alors que le gouvernement doit présenter la semaine prochaine sa stratégie pour déployer dès la fin de l’année la vaccination des populations exposées à la Covid-19, les professionnels de santé libéraux plaident pour être au cœur de l’organisation.
C’est ce qu’affirme Jacques Battistoni, président du syndicat de médecins généralistes MG France. Dans un entretien accordé ce jour au JDD, le médecin estime que "la responsabilité de l’organisation" de la vaccination contre la Covid-19 doit se planifier "au niveau local, en lien avec les collectivités territoriales". Et que les professionnels de santé libéraux, dont les médecins, les infirmières et les pharmaciens sont les acteurs indisepensables.
"Le gouvernement a tiré les leçons du fiasco de la vaccination en grands centres de 2009 [contre la grippe H1N1]. Il sait qu’il ne peut pas faire sans nous ; que s’il ne s’appuie pas sur les professionnels de ville, médecins, pharmaciens ou infirmiers, ce sera l’échec assuré", estime Jacques Battistoni. "Les opérations devraient commencer en janvier, auprès des personnes prioritaires. Ce que nous attendons est simple : que les professionnels de santé libéraux se voient confier la responsabilité de l’organisation au niveau local, en lien avec les collectivités territoriales", poursuit le président de MG France.
Une "transparence" indispensable
Le président du premier syndicat de médecins généralistes demande au gouvernement une totale "transparence" pour gérer au mieux la vaccination sur le terrain et rassurer les populations. "Les autorités doivent dire vite tout ce qu’elles savent et ce qu’elles ignorent. Car, pour espérer convaincre les Français, il faut d’abord convaincre ceux qui vont vacciner : nous."
Selon lui, cette transparence passe par la mise en place de plusieurs structures. D’abord, la création d’un « recueil exhaustif de toutes les données liées à la vaccination (nom du patient, date de l’injection, références du vaccinateur et du lot, etc.) par une nouvelle base informatique ». Complétant le système habituel de pharmacovigilance, cette base de données permettra selon lui de mieux repérer certains effets secondaires des vaccins qui seront administrés.
Pour restaurer la confiance des patients en la vaccination, Jacques Battistoni plaide enfin pour l’instauration d’une "consultation de prévention pour les personnes à risque, dès décembre, afin de leur parler des bénéfices attendus du vaccin et de les aider à savoir comment se protéger pendant les fêtes".