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Prématurité

Les bébés nés prématurés ont plus de risque d’être hospitalisés durant l’enfance

Les enfants nés avant 40 semaines de gestation présentent un risque d’hospitalisation pendant l’enfance supérieur à ceux nés à terme, révèle une nouvelle étude.

Les bébés nés prématurés ont plus de risque d’être hospitalisés durant l’enfance Kwangmoozaa/iStock




L'ESSENTIEL
  • Les enfants extrêmement prématurés ont un risque d'hospitalisation durant la petite enfance six fois plus élevé que pour ceux nés à terme.
  • Ce risque d'hospitalisation diminue avec les années, mais reste présent jusqu'à l'âge de 10 ans.
  • Il ne concerne pas que les grands prématurés : les enfants nés entre 37 et 39 semaines de gestation ont aussi plus de risque d'être hospitalisés pendant l'enfance.

En France, on estime qu’un bébé naît prématuré toutes les 8 minutes, ce qui représente près de 8 % des naissances chaque année. Ces naissances prématurées, c’est-à-dire qui surviennent avant 37 semaines d’aménorrhée (SA) ou 8 mois de grossesse font toujours l’objet d’une surveillance particulière de la part des médecins, en particulier la première année de vie.

Selon une nouvelle étude britannique publiée dans le British Medical Journal, ce risque pour la santé des enfants prématurés perdure en réalité durant toute l’enfance, même si le risque diminue à mesure que les enfants grandissent. Ce risque concerne tous les enfants nés prématurés, même ceux nés à 38 et 39 semaines de gestation (36 et 37 semaines d’aménorrhée), ce qui représente de nombreux enfants potentiellement vulnérables, selon les chercheurs.

Plus d’un million d’enfants prématurés suivis

Des recherches précédentes avaient déjà montré que les naissances prématurées sont un facteur majeur de mauvaise santé chez les enfants. Pour mieux en comprendre les causes, les chercheurs ont entrepris d'examiner le lien entre l'âge gestationnel à la naissance et les admissions à l'hôpital jusqu'à l'âge de 10 ans, ainsi que la manière dont les taux d'admission changent tout au long de l'enfance.

Pour cela, ils se sont basés sur les données de plus d'un million d'enfants nés dans les hôpitaux du NHS en Angleterre entre le 1er janvier 2005 et le 31 décembre 2006. Les enfants ont été suivis de leur naissance jusqu'au 31 mars 2015, soit une moyenne de 9,2 ans par enfant.

Durant cette période, les chercheurs ont enregistré le nombre d'admissions à l'hôpital. Ils en ont recensé 1,3 million, dont 831 729 (63 %) étaient des admissions en urgence. Un peu plus de la moitié (525 039) des enfants ont été admis à l'hôpital au moins une fois pendant la période d'étude.

Après avoir pris en compte d'autres facteurs de risque potentiellement influents, les chercheurs ont constaté que les admissions à l'hôpital pendant l'enfance étaient fortement associées à l'âge gestationnel à la naissance.

Un risque même pour les petits prématurés

Dans le détail, les chercheurs ont pu voir que, pour les bébés nés extrêmement prématurés (moins de 28 semaines de gestation, soit 26 SA), le risque d’admission à l’hôpital était environ six fois plus élevé que pour ceux nés à 40 semaines de gestation (38 SA). 

Au moment où les enfants étaient âgés de 7 à 10 ans, ce taux d'hospitalisation des enfants était encore trois fois plus élevé que pour les enfants nés à 40 semaines de gestation.

Toutefois, souligne l’étude, même les enfants nés quelques semaines plus tôt avaient un taux d'admission à l’hôpital plus élevé. Ainsi, le fait d'être né à 37, 38 et 39 semaines de gestation était associé à une différence dans le taux d'admission de 19, 9 et 3 admissions pour 100 personnes-années respectivement pendant la petite enfance, par rapport à ceux nés à 40 semaines.

Un risque qui perdure jusqu’à 10 ans

Les chercheurs ont remarqué que ce risque d'admission à l'hôpital associé à l'âge gestationnel diminuait avec le temps, en particulier après l'âge de 2 ans. Toutefois, un risque subsiste jusqu'à l'âge de 10 ans, même pour les enfants nés à 38 et 39 semaines de gestation.

Parmi les causes d’admission détectées par l’étude, se trouvent en premier lieu les infections contractées durant la petite enfance. Les affections respiratoires et gastro-intestinales ont également représenté une grande partie des admissions au cours des deux premières années de vie.

S’il s’agit d’une étude d’observation qui ne peut donc pas établir la cause de ces hospitalisations, les chercheurs estiment que l'âge gestationnel à la naissance "est un prédicteur important de maladies infantiles, les personnes nées extrêmement prématurément étant les plus exposées au risque d'hospitalisation tout au long de l'enfance".

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