"Je ne rendrai pas la vaccination obligatoire", a affirmé Emmanuel Macron, le Président de la République, au sujet du vaccin contre la Covid-19, lors de sa dernière allocution télévisée, ce mardi 24 novembre. Mais si elle devait être obligatoire, ça ne serait que pour les adultes... Du moins pendant les premiers mois. La raison est simple : les essais cliniques sur les enfants n’ont pas été lancés en même temps que ceux sur les adultes.
Enfants et adultes, pas les mêmes systèmes immunitaires
En effet, le laboratoire de la société pharmaceutique Pfizer n’a commencé les essais cliniques sur les enfants qu’au début du mois de novembre, sur demande de l’Académie américaine de pédiatrie. Hors, il est impossible d’administrer un vaccin destiné aux adultes à des enfants sans avoir vérifié, en amont, comment ils y réagissent dans le cadre d’essais cliniques validés. Le but est de savoir s’il est efficace chez les plus jeunes, s’il n’engendre pas d’effets secondaires néfastes sur leur santé et la dose qu’il faut leur administrer. En effet, le système immunitaire des enfants est différent de celui des adultes. C’est pourquoi certains vaccins fonctionnent chez les plus âgés et moins chez les enfants, et vice versa. Ils doivent donc être étudiés indépendamment et faire l’objet d’essais cliniques distincts dans chacune de ces classes d’âges.
Un vaccin pour les enfants en 2021 ?
Les essais cliniques du vaccin contre la Covid-19 chez les plus jeunes sont en retard par rapport à ceux pour les adultes. Cela pourrait entraîner une mise sur le marché plus tardive. Les sociétés pharmaceutiques Pfizer/BioNTech, Moderna et AstraZeneca misent sur une commercialisation entre fin décembre 2020 et début 2021 de celui pour les adultes, car les essais cliniques sont très avancés. Pour les enfants, ce délai devrait s’allonger d’au moins plusieurs mois. Mais les chercheurs ne partent pas de rien. Les expériences réalisées et validées sur les adultes les aideront à aller plus vite pour trouver le vaccin le plus adapté aux enfants. "Je pense vraiment qu'il n'y a aucune raison de retarder les vaccins, mais il faudra encore attendre plusieurs mois, et probablement jusqu'en 2021, avant que nous ayons suffisamment de données sur les patients pédiatriques pour obtenir une autorisation concernant cette tranche d'âge", souligne Sallie Permar, professeure de pédiatrie, de microbiologie et d'immunologie à l'École de médecine de l'université Duke dans un entretien au journal NPR. Selon elle, des résultats probants devraient être trouvés d’ici la prochaine rentrée scolaire. Une commercialisation pourrait donc être envisagée en 2021.
La vaccination des plus jeunes contre la Covid-19 est cruciale car ils sont, dans la grande majorité des cas, porteurs asymptomatiques du virus. Les vacciner pourrait ainsi limiter la propagation du coronavirus et participer au contrôle de l’épidémie.