L’obésité n’est pas un manque de volonté, mais une maladie dont les causes peuvent être psychologiques. Des chercheurs japonais le rappellent une nouvelle fois dans une étude. Grâce à un sondage réalisé auprès de personnes adultes, ils ont pu identifier les causes variées de ce surpoids. Si plusieurs études à travers le monde se sont intéressées aux origines multi-factorielles de l’obésité, c’est la première fois qu’une telle recherche est menée au Japon.
Les femmes plus concernées que les hommes
Pour la réaliser, le professeur Yoshikazu Tamori, directeur de l’étude, et son équipe de l’école de médecine de l’université de Kobé, ont analysé les réponses de 20 000 Japonais, âgés de 20 à 64 ans, à un sondage sur leur mode de vie et leur santé. Chez les femmes, ils ont constaté qu’il y avait des différences significatives entre celles atteintes d’obésité et les autres : elles concernaient l’emploi, la situation socio-économique, le niveau d’éducation, les activités extra-scolaires réalisées pendant le collège et le lycée ainsi que les difficultés rencontrées pendant l’enfance. Ces dernières sont la violence physique infligée par un parent, une alimentation insuffisante, des traumatismes émotionnels, etc. Les femmes les ayant subies, ainsi que celles dont la situation socio-économique était moins bonne, ou qui avaient fait moins d'études, avaient un risque plus élevé d'être atteinte d'obésité.
Des traumatismes aux multiples conséquences
Tous les traumatismes vécus pendant l’enfance ont un impact sur le bien-être et la santé à l’âge adulte. Les personnes en ayant été victimes ont plus de risque de souffrir d'addiction au tabac, d’avoir des envies de produits sucrés ou gras en période de stress, etc. Pour le professeur Tamori, ce risque plus élevé d’obésité chez les femmes concernées par ces violences a plusieurs explications. "Il y a des différences dans la manière dont les hommes et les femmes perçoivent le poids, explique-t-il. La minceur est plus facilement associée à la santé et à la beauté chez les femmes, en comparaison aux hommes."
Mettre fin aux clichés sur l’obésité
Cette étude fait écho aux nouvelles recommandations publiées par des médecins et chirurgiens bariatriques canadiens pendant l’été 2020. Elles visent à mieux accompagner les personnes atteintes d’obésité, et à cesser de les considérer comme responsable de leur maladie. "La nourriture est un antidépresseur, une addiction qui survient souvent quand on n’a pas réussi à soigner le mal initial, un gros choc émotionnel, un mauvais diagnostic, un héritage génétique, un dysfonctionnement hormonal. Il y a mille raisons qui peuvent conduire à l’obésité", concluent les spécialistes.