- Faire du sport booste notre système immunitaire.
- L’immunité, et plus particulièrement les lymphocytes jouent un rôle important dans la détection et l’élimination des cellules cancéreuses qui se forment dans les tissus.
L’exercice physique régulier est l’un des modes de prévention du cancer les plus efficaces. Au début de l’année, une méta-analyse réalisée par des chercheurs américains, et publiée dans le Journal of Clinical Oncology, a révélé que pratiquer entre 2,5 et 5 heures de sport par semaine pourrait réduire significativement le risque de développer sept cancers. Une nouvelle étude, parue le 23 octobre dans la revue eLife révèle que l’activité physique permet de diminuer les risques de récidives grâce à son action sur les lymphocytes T qui interviennent dans l’élimination des cellules cancéreuses.
Le sport active l’immuno surveillance
L’effet protecteur de l’exercice physique sur les risques de rechute est lié à son influence sur le système immunitaire. Il est établi que l’immunité, et plus particulièrement les lymphocytes jouent un rôle important dans la détection et l’élimination des cellules cancéreuses qui se forment dans les tissus. En activant ce phénomène d’immuno surveillance, l’activité physique aurait un important rôle anticancéreux. Pour mieux comprendre comment l’activité physique accroit l’immuno surveillance, des chercheurs suédois ont séparé des souris atteintes de cancer en deux groupes : un groupe où les animaux sont restés inactifs et un groupe où ils ont pu s’exercer régulièrement dans une roue d’entraînement.
Les résultats ont montré une croissance des tumeurs ralentie et une mortalité diminuée chez les souris qui ont pu faire une activité physique. En détail, les chercheurs ont remarqué que cet effet protecteur est essentiellement dû aux lymphocytes T cytotoxiques. Lorsque les chercheurs ont injecté des anticorps qui bloquent l’action de ces lymphocytes, l’effet positif de l’exercice sur la croissance et la survie du cancer des souris entraînées a été complètement éliminé. À l’inverse, lorsque les chercheurs ont isolé les lymphocytes T provenant des animaux entraînés et les ont administrés aux souris sédentaires, ils ont observé une diminution de la progression du cancer chez ces dernières.
L’activité cytotoxique augmentée
L’exercice entraîne des changements métaboliques qui provoquent l’action anticancéreuse des lymphocytes T. Les cellules musculaires plus activent vont consommer plus d’énergie et cela génère plusieurs métabolites qui sont ensuite relâchés à des niveaux élevés dans la circulation sanguine pendant l’effort. Les chercheurs ont observé que certains de ces métabolites, comme le lactate, entraînent une modification du métabolisme des lymphocytes T et augmentent leur activité cytotoxique contre les cellules cancéreuses.