La médecine libérale se préoccupe également de sa retraite ! Dans un communiqué mis en ligne hier, la Conféfération des Syndicats Médicaux Français (CSMF) demande un compte pénibilité pour les médecins libéraux. Annoncé par le gouvernement lors de la présentation de sa réforme, ce compte permettrait aux salariés exposés à des facteurs de pénibilité (travail de nuit, horaires postés, agents chimiques dangereux...) d'accumuler des points dans un « compte-épargne pénibilité ». En fin de carrière, ces points leur ouvriront droit à différentes portes de sortie : une formation pour changer de métier, un temps partiel rémunéré à temps plein ou un rachat de trimestres pour partir plus tôt en retraite. Le principe est acté mais les conditions de compensation et leur financement sont encore en discussion entre les partenaires sociaux et le gouvernement.
Et la proposition intéresse la CSMF ! Le premier syndicat de médecins libéraux français rappelle en effet que ces derniers, « qu’ils travaillent en cabinet de ville ou dans les cliniques privées, sont également confrontés à la pénibilité caractérisée par les gardes de nuit itératives enchaînées avec les journées de travail sans repos compensateurs, le travail debout pour certaines spécialités médicales, dont celles de bloc opératoire, le stress, et malheureusement parfois, les conditions d’insécurité avec des menaces sur leur intégrité physique. »
Ecoutez Michel Chassang, président de la CSMF : « Les médecins libéraux sont parmi les professionnels les plus touchés par le burn-out... »
Concernant les options qui s'offriraient à ces professionnels de santé en fin de carrière, la CSMF prévoit que les médecins libéraux seront plutôt intéressés par un rachat de trimestres pour partir plus tôt en retraite, ou par un temps partiel rémunéré à temps plein. Toutefois, Michel Chassang affirme « qu'il ne faut rien exclure et que certains de ses confrères seront très certainement tentés par une reconversion. »
Ecoutez Michel Chassang, président de la CSMF : « Un médecin installé dans une campagne où il est pratiquement tout seul et dans laquelle il est sur le pont 24H/24 pourrait par exemple se reconvertir dans une activité citadine, en fin de carrière... »
Enfin, sur la question problématique du financement de la mesure, la CSMF compte bien passer des accords avec l'Assurance Maladie. Son président confie toutefois que de tels accords ne pourront concerner que les médecins de secteur 1, c'est-à-dire ceux ayant signé avec la Sécu une convention médicale qui fixe les tarifs de remboursement des consultations médicales. Ces médecins qui respectent les tarifs conventionnels ne pratiquent pas les dépassements d'honoraires.
Et pour les autres, ceux du secteur 2 qui pratiquent des tarifs libres, Michel Chassang envisage « un système de solidarité à discuter au sein de la profession ». « La négociation ne fait que commencer », conclut-il.
Ecoutez Michel Chassang, président de la CSMF : « Il n'est pas saugrenu de penser qu'il puisse y avoir un contrat avec l'Assurance Maladie. Une part pourrait aussi être pris en charge dans les cotisations que les médecins versent... »