Obésité ne rime pas forcément avec mauvaise santé. C’est le constat posé par des chercheurs du collège de médecine de Georgie (Etats-Unis). Dans leur étude publiée le 24 novembre 2020 dans le Journal of Applied Laboratory Medicine, l’équipe détaille le paradoxe de l’obésité, qui veut qu’une personne obèse avec de multiples maladies prenne finalement mieux soin de sa santé qu’une personne avec un indice de masse corporel (IMC) “normal”.
Une hypothèse inexpliquée et tenace
Dans la plupart des cas, la prise de poids qui engendre l’obésité s’accompagne de multiples maladies telles que le diabète et l’hypertension artérielle. Mais les obèses sauraient en fait mieux gérer leurs problèmes de santé que ceux qui ont un IMC sain. Ainsi, lorsqu'ils sont admis en soins intensifs pour des raisons telles qu'une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral, cela se passerait beaucoup mieux pour eux.
“Les personnes obèses souffrent également d'une plus grande hypertension, d'un diabète plus important, d'un plus grand nombre d'accidents vasculaires cérébraux comme les accidents vasculaires cérébraux et de crises cardiaques, mais lorsqu'elles ont ces problèmes, elles ont tendance à mieux s'en sortir que les personnes minces, confirme Gurmukh Singh, vice président du département de pathologie du collège de médecine de Georgie et auteur de l’étude.
En réalité, il est difficile de comprendre ce paradoxe. Selon certaines théories, à pathologie égale, l’excès de tissu adipeux des personnes obèses les aiderait à mieux surmonter une maladie grave que les personnes “plus maigres”, qui perdront plus de poids avec un effet plus important sur leur état physique.
Pas de différence significative
Pour en avoir le cœur net, les chercheurs ont comparé le profil métabolique complet de 522 patients adultes reçus en consultation externe au centre médical de l’Hôpital de Georgie. Les personnes souffrant de maladies chroniques ou aiguës n'ont pas été incluses dans la période de test d'un mois, et les enquêteurs ont examiné quatre catégories d’IMC. Les patients étaient répartis entre ceux avec un IMC entre 18,5 et 25, considéré comme un poids normal, entre 25,1 et 30, considéré comme un surpoids, entre 30,1 et 35 et ceux à plus de 35, deux catégories considérées comme obèses.
Selon eux, les personnes en surpoids ou obèses auraient dû avoir des résultats d’analyses plus élevés ou anormaux que les autres. Or, à l'exception de triglycérides élevés et de lipoprotéines de haute densité plus faibles chez les patients obèses et morbides, les résultats n'étaient pas significativement différents de ceux des patients de poids normal. Le mystère reste donc entier sur ce fameux paradoxe qui permettrait aux personnes obèses d'être, étonnamment, en meilleure santé que les autres.