La migraine ne serait pas « un trouble bénin sans effet durable sur le cerveau ». C’est l’hypothèse qu’émettent des chercheurs de l’université de Copenhague. Après avoir analysé pas moins de 19 études sur des migraineux, ils ont pu constater, à l'IRM, que la migraine accroît le risque de lésion cérébrale, d’anomalie de la matière blanche et d’altération du volume du cerveau. Et les personnes souffrant de migraine avec aura sont les plus concernées par ces modifications des structures du cerveau. Chez elles, les lésions de la matière blanche sont augmentées de 68%, contre 34% chez celles qui ont des migraines sans aura.
Or, le rôle de la substance blanche du cerveau a longtemps été sous-estimé. On a récemment découvert qu'elle participerait à l'apprentissage et serait même impliquée dans diverses maladies mentales.
Cependant, pour le moment, ces résultats parus le 28 août dans la revue américaine Neurology ne permettent pas d’affirmer que ces altérations du cerveau ont des conséquences cliniques, et notamment sur les fonctions mentales. Les auteurs de cette méta-analyse recommandent malgré tout de faire passer un IRM aux personnes présentant des lésions de type infarctus cérébral pour évaluer les risques d’AVC. Et ce quel que soit le type de migraine. Cette précaution est d’autant plus nécessaire que certaines études commencent à montrer que les migraineux sont un peu plus à risque d’être victime d’un AVC que les non-migraineux.
Près de 8 millions de personnes souffrent de migraine en France. Et plus de la moitié de ceux qui en sont atteints ne prennent pas le bon traitement.
