- L'"Orage de cytokines" ne concernerait que 5% de cas mortels de la Covid-19
- Les patients les plus âgés souffriraient plutôt d'une faiblesse de leur système immunitaire
Un niveau d'inflammation à peine équivalent à celui provoqué" par une forte grippe
Mais une étude publiée le 13 novembre dans Science Advances et qui conforte un travail rendu public au mois de septembre dernier par le JAMA vient de montrer que cet "orage cytokinique" ne serait en fait responsable que d'une proportion très faible (5% selon l'étude publiée par Science Advances) des cas mortels de Covid-19. La première étude portant sur 168 patients atteints d'une forme grave de la maladie conclut même à un niveau d'inflammation à peine équivalent à celui généré par une forte grippe observé chez ces patients !Idem pour l'étude publiée dans le JAMA qui révélait que le niveau de cytokines chez des patients Covid traités en soins intensifs était plus faible que chez des patients souffrant de choc septique ou d'une infection respiratoire aigüe.
Un affaiblissement du système immunitaire
Mais alors, à quoi serait due la gravité de la maladie -constatée essentiellement chez des personnes âgées- jusque-là attribuée à cet "orage cytokinique" ? Et bien sans doute à un phénomène exactement inverse, c'est à dire non pas un emballement mais un affaiblissement du système immunitaire. "Ce virus, le SARS-CoV-2, est en quelque sorte une double peine pour les personnes âgées. Elles ont un système immunitaire plus faible au départ -ce que l'on appelle l'immunosénescence, NDLR-, il est donc plus facile pour le virus de pénétrer leur organisme et de s'y développer et lorsque le virus commence à tuer les cellules immunitaires restantes, il aggrave encore la situation", explique Sean Leng, professeur d'immunologie à l'université John Hopkins.Ces éclairages sur les causes de la gravité de la Covid-19 ont bien sûr un impact sur les traitements utilisés : les traitements anti-cytokiniques ne semblent évidemment plus pertinents si l'on est pas en présence de ce fameux "orage" et des interrogations existent sur l'usage des corticostéroïdes. "Diriger les thérapies immunosuppressives vers un petit nombre de patients Covid ayant une réponse immunitaire hyperactive est la seule façon de savoir si ces approches sont finalement utiles", estime l'un des auteurs de l'étude de Science Advances, le Dr Philip Mudd.