En plus de générer des brûlures de la peau, d’abîmer définitivement l’épiderme et de provoquer des cancers, les cabines de bronzage favoriseraient également l’endométriose, selon une nouvelle étude publiée dans Human Reproduction.
Association entre l'endométriose et le cancer de la peau
L’endométriose est une maladie inflammatoire chronique touchant au moins une femme sur dix en âge de procréer. Très handicapante, elle se caractérise la plupart du temps par des douleurs intenses lors des périodes menstruelles, que les traitements ne suffisent pas toujours à diminuer. "Des recherches antérieures ont fait état d'une association entre l'endométriose et le cancer de la peau, avec des preuves de facteurs de risque communs entre les deux maladies. Nous avons donc étudié les associations potentielles entre les rayons ultraviolets et le risque d'endométriose", expliquent les auteurs de l’étude en préambule.
L’essai s’est basé sur une cohorte de 116 429 infirmières américaines âgées de 25 à 42 ans au début de l’expérience en 1989. Au cours du suivi, qui a duré jusqu’en 2015, 4791 cas d'endométriose confirmés par laparoscopie ont été signalés.
"Nos résultats indiquent que l'utilisation de cabines de bronzage au début de l'âge adulte augmente le risque d'endométriose, potentiellement par un effet nocif des ultraviolets, et que l'exposition aux UV en milieu résidentiel réduit le risque, peut-être grâce à une synthèse optimale de la vitamine D", concluent les scientifiques.
L'Anses en faveur de l'interdiction des cabines de bronzage en France
D’après une recherche australienne, l’interdiction des cabines de bronzage permettrait d’éviter 10 millions de cancer de la peau en Amérique du Nord et en Europe. Des études ont également démontré que leur utilisation régulière peut provoquer des brûlures et abîmer définitivement l'épiderme.
Les cabines à UV sont interdites dans trois pays : le Brésil, l’Iran et l’Australie. En Europe, leur utilisation a diminué de 20% depuis 2009, mais elle est constante aux États-Unis. En janvier 2020, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a publié une note à destination des consommateurs. Elle les alerte sur certaines règles à respecter pour éviter de se mettre en danger : ne pas utiliser de cosmétique au moment de l’exposition, ne pas prendre de médicament photosensibilisant, de pas dépasser la durée d’exposition prévue ou encore consulter un médecin en cas de rougeurs ou de cloques. En 2018, l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) insistait déjà sur le risque de cancer lié aux UV naturels ou artificiels et s’exprimait en faveur de l’interdiction pure et simple des UV artificiels à but esthétique en France.