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Téléthon 2020 : 4 maladies génétiques rares concernées

Lancée vendredi 4 décembre, l’édition 2020 du Téléthon vise à récolter des fonds pour faire progresser la recherche sur les maladies rares et neuromusculaires. Focus sur cinq pathologies rares pour lesquelles des essais cliniques sont en cours.

Téléthon 2020 : 4 maladies génétiques rares concernées SbytovaMN/iStock




C’est un événement indispensable pour financer des projets de recherche sur les maladies génétiques. Ces vendredi 4 et samedi 5 décembre ont lieu l’édition 2020 du Téléthon.

Comme chaque année depuis 1987, les Français sont invités à composer le 3637 pour soutenir à leur niveau la recherche contre les maladies rares. L’an dernier, 87 millions d’euros avaient été récoltés. Et, depuis trente-trois ans, d’innombrables projets de recherche sur les maladies génétiques ont été lancés, des thérapies géniques mises au point, des médicaments fabriqués.

Pourtant, le combat contre les maladies génétiques est loin d’être terminé, comme le montrent 38 essais en cours ou en préparation dans 31 maladies rares. Focus sur quatre d’entre elles.

La maladie de Sanfilippo

Souvent diagnostiquée tardivement, la maladie de Sanfilippo est due à une accumulation de molécules appelées mucopolysaccharides. En raison d’une mutation génétique occasionnant une déficience enzymatique, le corps ne parvient pas à les éliminer. Leur accumulation perturbe alors le développement du cerveau, puis détruit les cellules cérébrales.

Les premiers symptômes de la maladie associent un retard du développement cognitif associé à une hyperactivité, un comportement autistique et des troubles du sommeil. Ils apparaissent habituellement avant l’âge de 3 ans. Par la suite, l’atteinte neurologique entraîne une déficience intellectuelle et une réduction des capacités motrices qui aboutissent à la perte d’autonomie vers l’âge de 10 ans.

L’édition 2020 du Téléthon soutient un essai de thérapie génique pour les enfants atteints de la maladie de Sanfilippo B, l’un des quatre types de syndrome existant (A, B, C et D, qui correspondent à quatre déficits enzymatiques spécifiques. Cet essai clinique évalue la tolérance et la sécurité de l’administration intracérébrale d’un vecteur AAV2/5, transportant le gène NaGlu, associée à une immunosuppression chez les enfants atteints de la maladie de Sanfilippo B.

La dystrophie musculaire de Duchenne

Touchant l’ensemble des muscles de l’organisme, la dystrophie musculaire de Duchenne, ou myopathie de Duchenne est la plus répandue des myopathies pédiatriques. En France, on estime ainsi que 100 à 150 garçons atteints de la myopathie de Duchenne naissent chaque année et que plus de 3 000 personnes en sont atteintes.

La dystrophie musculaire de Duchenne est due à une anomalie génétique dans le gène DMD, sur le chromosome X, entraînant l'absence d'une protéine : la dystrophine. Seuls les garçons, et exceptionnellement quelques filles, ayant une anomalie sur ce gène sont atteints de dystrophie musculaire de Duchenne.

De nombreux essais sont en cours pour traiter la dystrophie musculaire de Duchenne. Parmi eux, un essai international de thérapie génique évaluant une microdystrophine (version raccourcie du gène DMD) associée à un vecteur AAV, autorisé le 30 novembre dernier par l’Agence nationale du médicament (ANSM). Des essais cliniques et pharmacologiques sont aussi en cours pour évaluer des médicaments déjà sur le marché : le tamoxifène, utilisé en oncologie depuis une quarantaine d’années, le nebivolol, un médicament utilisé dans le traitement de l’hypertension et qui pourrait prévenir l’atteinte cardiaque dans la dystrophie musculaire de Duchenne, ou encore le riméporide, une molécule initialement développée dans le traitement de l'insuffisance cardiaque chronique.

La maladie de Charcot

Aussi appelée sclérose latérale amyotrophique (SLA), la maladie de Charcot est une maladie génétique dégénérative qui toucherait jusqu’à 500 000 personnes dans le monde, dont 5000 à 6000 personnes en France.

Elle se caractérise par des contractions et des crampes musculaires régulières, des raideurs musculaires, la faiblesse musculaire d’un bras ou d’une jambe, mais aussi des troubles de l’élocution et des difficultés à mâcher et à déglutir.

Si le grand public connaît désormais mieux cette maladie neurodégénérative grâce au Ice Bucket Challenge, elle reste encore à l’heure actuelle incurable, malgré les progrès de la recherche. On peut notamment citer un essai européen de phase III démarré en 2015 et qui vise à évaluer le PTX3003, une association de trois médicaments.

L’amyotrophie spinale proximale

L’amyotrophie spinale proximale liée au gène SMN1 (ou SMA) est une maladie d’origine génétique rare. On estime entre 80 et 100 le nombre d’enfants atteints de SMA qui naîtraient chaque année en France. Cette maladie est due à une anomalie située dans le gène SMN1 qui est localisé sur le chromosome 5, qui entraîne une dégénérescence des cellules nerveuses qui transmettent l'ordre de mouvement aux muscles, les motoneurones. Elle entraîne également l’absence de production de la protéine de survie des motoneurones SMN (pour Survival of motor neuron). Les muscles deviennent au fur et à mesure moins innervés, perdent en volume et en force. Cette faiblesse musculaire touche d’abord les capacités motrices, mais aussi la fonction respiratoire.

Actuellement, 56 essais cliniques sont en cours ou en préparation dans l'amyotrophie spinale proximale liée à SMN1, dont 5 essais en cours en France.

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