"Le traitement chirurgical par ablation est une option thérapeutique qui vient désormais de plus en plus tôt chez les patients avec une fibrillation atriale (FA), même parfois avant les antiarythmiques, et ce d’autant plus que deux nouvelles études montrent que cette stratégie est supérieure", explique le professeur Frédéric Sacher, rythmologue au CHU de Bordeaux, dans le cadre de la semaine d'action sur la fibrillation atriale.
De petites incisions dans le tissu cardiaque
La fibrillation atriale est une pathologie traître car souvent silencieuse, qui touche 40 millions de personnes dans le monde et 750 000 en France. Ce trouble se caractérise par un rythme cardiaque irrégulier et anormalement rapide, qui peut conduire à un AVC.
Au cours de l’ablation cardiaque chirurgicale, de petites incisions sont pratiquées dans le tissu cardiaque au niveau des oreillettes (les cavités supérieures du cœur). En bloquant la voie de signalisation anormale, ces incisions permettent de rétablir un rythme cardiaque normal. Avant, les incisions étaient réalisées à l’aide d’un scalpel et recousues par la suite, ce qui rendait l’intervention complexe et risquée. Mais les nouvelles techniques d’incision ont permis de réduire le degré de difficulté de l’intervention et les risques qui y sont associés.
Le professeur Frédéric Sacher précise : "pour les gens en permanence en fibrillation depuis plusieurs années, traitement chirurgical par ablation devient plus difficile. Le traitement chirurgical par ablation implique aussi de passer deux ou trois heures sur la table d’opération en position allongée, ce qui peut être un peu compliqué pour les personnes âgées".
Une semaine de repos après l'opération
"Après l’opération, il faut suivre les patients pour éviter des complications ou des récidives. Le but est à terme d’arrêter les antiarythmiques. Il faut en général aux patients une semaine de repos une fois rentrés chez eux, sans rééducation particulière", conclut le professionnel de santé.
Pour être traitée le plus efficacement possible, la fibrillation atriale doit être dépistée au plus tôt, dès l’apparition des premiers symptômes, que peuvent être un sentiment de fatigue, des palpitations, de l’essoufflement ou encore des vertiges. Plus de 20% des accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont liés à une fibrillation atriale préexistante qu’il était possible de détecter et de contrôler. Le poids à la naissance et le tabac sont des facteurs aggravants de la pathologie.