La recherche médicale avance pour faire face au cancer, mais il reste encore des progrès à accomplir. Depuis quelques années, une des techniques les plus prometteuses pour combattre le cancer à un stade avancé est l’immunothérapie. Cette technique consiste à stimuler le système immunitaire du patient pour qu’il se défende lui-même. Pourtant, si elle fonctionne dans une multitude de cas, bien des cancers lui résistent. Une équipe de chercheurs internationale, menée le Centre de recherche en cancérologie de Toulouse, pense avoir découvert pourquoi ce traitement ne vient pas à bout de tous les cancers. Les résultats de leur étude ont été publiés dans la revue Immunity.
Une molécule indispensable au système immunitaire
Chez certains patients atteints de cancer, une molécule, la CD226 est absente. Cette molécule est indispensable au bon fonctionnement des lymphocytes TCD8, ou lymphocytes tueurs. Ce sont eux qui sont chargés de détruire les cellules cibles qui agressent l’organisme. La molécule CD226 agit comme un “marqueur” pour les lymphocytes tueurs, car c’est elle qui indique quelles sont les cellules à éradiquer.
L’absence de cette molécule chez certaines personnes atteintes de cancer empêche leurs lymphocytes tueurs de faire leur travail correctement. De plus, cette absence est de mauvais signe, puisqu’elle aggrave le pronostic dans certaines maladies malignes comme les cancers du sein, du foie ou du poumon.
Ainsi, si l’immunothérapie ne parvient pas à fonctionner chez certaines personnes, c’est parce que les lymphocytes tueurs, une des composantes majeures de notre système immunitaire, sont inopérant face aux cellules cancéreuses qu’elles ne savent pas désigner. La CD226 serait donc la clé qui expliquerait pourquoi l’immunothérapie fonctionnerait ou pas pour combattre un cancer.
Des corrections à apporter à l’immunothérapie actuelle
Si les chercheurs ont pu arriver à cette conclusion, c’est grâce aux échantillons de 177 patients atteints de différents cancers (poumon, sein, ovaire, myélome) et aux modelées expérimentaux de tumeurs. En réalisant leur expérience, ils ont pu se rendre compte à quel point l’expression de la CD226 dans la réponse immunitaire est primordiale pour le succès de l’immunothérapie.
Cette nouvelle découverte pourrait conduire à réaliser de nouveaux traitements afin de rendre plus performante l’immunothérapie et de guérir du cancer plus de monde. Etant donné l’importance que revêtent les lymphocytes tueurs dans la réponse immunitaire, cela aidera également à couvrir d’autres pathologies dans lesquelles leur rôle est prépondérant.