De plus en plus de cas de forme longue de Covid-19 apparaissent. Certains symptômes, comme la fatigue, la toux, les maux de tête et l'essoufflement ne disparaissent pas chez certains patients, transformant une infection au SARS-CoV-2 en maladie de longue durée. Dans une étude publiée dans la revue Annals of internal medicine, des chercheurs de l’université de Genève ont tenté de chiffrer combien de personnes infectées par le virus gardent des symptômes six semaines après la contamination.
Des symptômes physiques, une ainquiétude
Les chercheurs ont suivi 669 personnes infectées par la Covid-19. Après six semaines, un patient sur trois continuait de souffrir de symptômes liés à la contamination. Le plus rapporté est le sentiment de fatigue (14 %), suivi de la perte de goût ou d’odorat (12 %), de l’essoufflement (9 %), de la toux (6%) et des maux de tête (3%). “Cette étude nous apprend que tout le monde doit être particulièrement vigilant. Notre cohorte avait un âge moyen de 43 ans, ce qui n'est pas vieux. Ajouté à cela, 69% des personnes n'avaient pas de facteurs de risque. Tout le monde doit donc se protéger”, en conclut la docteure Mayssam Nehme, cheffe de clinique aux Hôpitaux universitaires de Genève et auteure de l'étude.
La persistance des symptômes a entraîné, chez les patients concernés, une inquiétude face à l’incertitude qui entoure ce virus. “Outre la pénibilité physique de leurs symptômes, beaucoup étaient très inquiets de savoir combien de temps allaient durer leurs symptômes, a relevé la docteure. Certaines séquelles demeurent d’ailleurs sans réponse médicale claire. Dans l’état actuel des connaissances, il est important d’accompagner les personnes concernées et de les écouter.”
Une reconnaissance des cas de Covid longue durée
Les chercheurs plaident pour une reconnaissance des cas de Covid longue durée. “De fait, la persistance des symptômes doit être reconnue pour, d’une part, légitimer les préoccupations des patients et patientes face à une maladie nouvelle et inconnue et, d’autre part, optimiser leur prise en charge”, ont-ils écrit. Ils insistent sur la nécessité d'une campagne d’information “auprès de la population et du personnel soignant, mais aussi plus largement auprès des employeurs et employeuses, des assurances et de la société en général.”
Le suivi des patients va continuer, indiquent les chercheurs, pour mieux comprendre ces Covid persistants. Une étude menée par des chercheurs britanniques du King’s College de Londres, prépubliée dans la, revue medRxiv le 21 octobre, a révélé que près de 98% des patients qui ont contracté un Covid long se sont plaint de fatigue et 91% de maux de tête. De plus, les patients qui présentaient plus de cinq symptômes lors de la première semaine de la maladie étaient plus susceptibles de développer une forme longue de Covid-19 que ceux qui avaient rapporté moins de symptômes. Outre les symptômes, le facteur qui favoriserait le plus un Covid long serait l’âge du patient. Environ 22% des participants âgés de 70 ans ou plus ont signalé des symptômes à long terme, contre 10% des personnes âgées de 18 à 49 ans. Le poids est un autre facteur aggravant.