Pour Eric, l'alerte a été donnée par des malaises qu'il ne parvenait pas à définir. "Quand je partais faire une marche, j'avais la sensation de ne pas être bien, l'impression de ne pas pouvoir avancer". C'est souvent de cette façon que la fibrillation atriale commence à se manifester : fatigue, essoufflements, palpitation. Les premiers effets d'un dysfonctionnement dans la stimulation électrique des parois des oreillettes qui génère un trouble du rythme cardiaque qui, à son tour, empêche les oreillettes d'évacuer normalement le sang avec le risque de formation de caillots pouvant provoquer thromboses ou AVC.
Problèmes cardiaques et antécédents familiaux
C'est après avoir suivi le rythme cardiaque d'Eric Helfer sur 24 heures avec un holster que son cardiologue a posé le diagnostic de la FA. "On voir bien que sur les périodes où je ne me sentais pas bien, le rythme cardiaque augmente de façon significative", explique Eric en montrant un diagramme très explicite."J'avais déjà fait des infarctus, on m'avait posé des stents et j'ai des antécédents familiaux de problèmes cardiaques", explique le patient qui a tout de suite été traité par ablation, c'est à dire une intervention par voie veineuse qui vient traiter les cellules des oreillettes en cause dans la maladie, avec en plus la prescription d'anti-coagulants. Une contrainte de plus dans la gestion de la maladie puisque ces médicaments ont des effets à ne pas négliger. "On saigne beaucoup plus à la moindre coupure et en cas de choc on a tout de suite des gros bleus avec un risque d'hémorragie", témoigne Eric Helfer.
Une maladie chronique
Est-il guéri depuis ? "Je me sens encore faible, j'ai du mal à monter un étage, je suis très vite fatigué; la maladie a changé beaucoup de choses pout moi, avec la FA, on n'est plus un surhomme, on est fragile ...", raconte Eric. Effectivement, on ne guérit pas de la fibrillation atriale, une maladie chronique qui se gère comme telle, avec un suivi régulier des patients.Et une maladie qui impose de mener une vie saine. "J'avais du surpoids, j'ai perdu 15 kilos, je fais de la marche, du rameur, de l'aquagym (une activité interrompue pour Eric Helfer en raison du confinement et de la fermetures des équipements sportifs, NDLR). Je me sens beaucoup mieux quand je pratique ces activités ... mais malgré cette hygiène de vie meilleure, malgré les médicaments, mon coeur continue de se boucher régulièrement, c'est un peu déprimant", déplore Eric en regrettant des plaisirs qui lui sont désormais interdits : "Je n'ai jamais fumé, jamais bu, mais j'avais un faible pour les petits plats mijotés, c'est tout de même meilleur que la salade !".