- La viande rouge augmente le risque de cancer et de maladie cardiovasculaire
- La recommandation est de ne pas dépasser 500 grammes de viande rouge par semaine
- Les nutritionnistes s'interrogent sur les qualités des viandes artificielles qui commencent à être commercialisées
Nous sommes certes omnivores, mais manger trop de viande peut avoir des effets néfastes sur la santé. Charcuterie, viande rouge et viande artificielle doivent notamment être consommées avec prudence et modération.
Charcuterie
Pour le cancérologue Axel Kahn, de nombreuses études scientifiques ont démontré les risques pour la santé des additifs à base de nitrites et de nitrates dans la charcuterie, dont la consommation ne doit pas dépasser 150 grammes par semaine. "Les charcuteries sont classées cancérogènes avérées par l’OMS et chaque année, en France, jusqu‘à 4 000 nouveaux cas de cancer de l’estomac ou du colon sont attribuables à la consommation de viande transformée. 80% des charcuteries sont traitées aux nitrates ou nitrites; les charcuteries traitées apparaissent plus cancérigènes que les non-traitées à ces sels, chez les rats et les hommes. Elles provoquent des lésions de l’ADN. Cela ne fait aucun doute, il est urgent de sortir du traitement des charcuteries pas les nitrates et nitrites", insiste le président de la Ligue contre le cancer.
Viande rouge
Manger trop de viande rouge augmente le risque de développer des cancers et des maladies cardiovasculaires, et conduit globalement à mourir plus jeune que la moyenne. "Les recommandations, c'est de ne pas manger plus de 500 grammes de viande rouge par semaine, c'est-à-dire grosso modo toutes les viandes sauf la volaille blanche (poule, dinde…). Et il semblerait que la grande majorité des Français soit en dessous de ce seuil, mais près de 30% des Français sont très au dessus de ce seuil, ce qui fait monter la moyenne », précise sur Allo docteur le Pr Stéphane Guilbert, ingénieur en sciences alimentaires.
Viande de laboratoire
Singapour vient d’autoriser sur son territoire la commercialisation de viande artificielle de poulet, totalement issue de laboratoire. Si le produit est censé ressembler à s’y méprendre à de la vraie viande, c’est son aspect qualitatif qui inquiète le docteur Arnaud Cocaul, nutritionniste. “D’un point de vue chimique, c’est pareil. Au niveau texture, on peut s’en rapprocher le plus possible. Mais est-ce que l’intégration dans notre organisme est la même? Je ne sais pas. Il est trop tôt pour savoir si c’est bien ou pas.”
“Le projet est intéressant", poursuit Arnaud Cocaul. "Néanmoins, il faudrait avoir des études plus approfondies et randomisées avec des personnes qui ont une alimentation carnée classique et d’autres avec une alimentation reproduite en laboratoire et voir si leurs paramètres métaboliques changent. On part vers une alimentation ultra transformée, il faudra donc surveiller les possibles additifs et substances rajoutées pour plaire au plus grand nombre", conclut le nutritionniste.