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Coronavirus

Visites à domicile pour les positifs et les cas contacts : accompagnement ou surveillance ?

Par Jean-Guillaume Bayard

Les personnes testées positives à la Covid-19 se verront proposer la visite d’une équipe de soignant pour un “accompagnement renforcé”, selon les mots du ministre de la Santé jeudi 10 décembre. Et elles seront priées, comme les cas contacts, de s'engager au respect de leur isolement. 

Yaraslau Saulevich/iStock
L’objet de cette mesure est d’améliorer le traçage des patients.
Les soignants pourront réaliser des tests antigéniques auprès de l'entourage qui partage le même foyer.
Les tests PCR vont évoluer pour viser 100 % de résultats en moins de 24 heures, voire en moins de 12 heures.

Le gouvernement veut renforcer l’isolement des positifs à la Covid-19. Pour cela, le ministre de la Santé a annoncé ce jeudi la proposition d’un “accompagnement renforcé” pour chaque personne testée positive qui se concrétise par la visite à son domicile d’une équipe de soignants. Cette mesure vise à persuader les personnes contaminées ou les cas contacts de l'importance de bien s'isoler et intervenir encore plus vite pour éviter l'apparition de foyers de contagion familiaux.

Un soutien moral 

L'objectif, c'est que chaque personne diagnostiquée positive au virus se voie proposer une visite à son domicile par une équipe pluriprofessionnelle, pluridisciplinaire, comprenant un soignant, un infirmier ou une infirmière libérale la plupart du temps”, a proposé Olivier Véran en conférence de presse ce jeudi 10 décembre. Cette mesure permet d'éviter l'isolement obligatoire, non retenu par les membres du gouvernement comme l’a reconnu Jean Castex au cours de cette même conférence de presse, "faute de consensus" sur ce sujet a précisé le premier Ministre.

L’objectif est d’améliorer le traçage des patients et de casser les chaînes de contamination. Les soignants pourront “réaliser des tests antigéniques auprès de l'entourage qui partagent le même foyer que la personne posiitive ou malade” pour “isoler plus rapidement et plus efficacement”. Mais cela ne s’arrête pas là. Les soignants seront également en charge d’un “accompagnement humain” en prodiguant “des conseils sur les conditions d'isolement”. En outre, une aide est prévue pour “apporter du soutien” aux personnes isolées, comme par exemple “quelqu'un qui vit seul, qui ne peut pas faire ses courses”, a ajouté le ministre de la Santé.

Le dépistage va être renforcé

Les effectifs dédiés au “contact tracing”, comme l’a nommé Olivier Véran, vont augmenter. Ces équipes mobiles polyvalentes seront composés d’au moins un soignant. “Nous travaillons à un document, une sorte de charte, qui sera remis au patient dès la réalisation du test, qui contiendra des conseils et qui permettra à la personne de s'engager à respecter la mise à l'abri si le test devait être positif”, a ajouté le ministre de la Santé. Mais que vaudra cet engagement en termes d'éventuelles contraintes, son respect sera-t-il surveillé ? Le gouvernement ne donne aucune indication sur ces points.

En complément de ce renforcement du traçage, le dépistage va lui aussi quelque peu évoluer. Le 15 décembre, un bonus-malus va être mis en place pour les laboratoires biologiques, en fonction de leur rapidité à livrer les résultats des tests PCR. L’objectif est d’obtenir “100 % de résultats en moins de 24 heures, voire en moins de 12 heures”, a indiqué Olivier Véran. Actuellement, 75% des tests délivrent leur résultat dans la journée.