Huit séquences génétiques communes ont été identifiées chez des patients atteints de Covid sévère
Elles jouent un rôle dans l'expression de protéines pour lesquelles des traitements inhibiteurs existent déjà ou sont en cours d'essai
L'âge, la présence de comorbidités, le fait d'être un homme plutôt qu'une femme, et des particularités génétiques: c'est le cocktail redoutable qui peut annoncer le développement d'une forme grave de la maladie pour les personnes infectées par le nouveau coronavirus. Des chercheurs britanniques ont confirmé le 11 décembre avoir identifié huit séquences génétiques communes aux patients atteints d'une forme sévère de la Covid-19. Leur étude, publiée dans la revue Nature, annonce en revanche que cette découverte pourrait ouvrir la voie à de nouveaux traitements.
Dans leur nouvelle étude, les chercheurs de l'université d'Edimbourg ont analysé le génome de plus de 2 000 britanniques souffrant de Covid sévère. C'est en comparant ces analyses avec celles du génome d'autres personnes qu'ils ont constaté l'existence de ces huit séquences retrouvées chez tous les patients ayant développé une forme grave de la Covid-19. Ils ont notamment isolé deux gènes, TYK2 et CCR2, qui encodent les protéines impliquées dans la réponse du système immunitaire à l'infection par le nouveau coronavirus.
Les médicaments qui permettent d'inhiber TYK2, des inhibiteurs de Janus Kinases (JAK), sont déjà utilisés dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde, une maladie auto-immune.
La piste génétique déjà évoquée
Ce n'est pas la première fois que la piste de la responsabilité de singularités génétiques dans le degré de gravité de la maladie est évoquée. A l'automne 2020, une étude franco-américaine avait déjà identifié un point commun aux personnes touchées par une Covid sévère, un défaut d'activité des interférons de type 1, des molécules qui participent au fonctionnement du système immunitaire et qui, pour des raisons génétiques, sont produites en moins grand nombre. Selon cette étude, 15% des malades atteints de formes graves le seraient en raison de cette particularité.Dans leur nouvelle étude, les chercheurs de l'université d'Edimbourg ont analysé le génome de plus de 2 000 britanniques souffrant de Covid sévère. C'est en comparant ces analyses avec celles du génome d'autres personnes qu'ils ont constaté l'existence de ces huit séquences retrouvées chez tous les patients ayant développé une forme grave de la Covid-19. Ils ont notamment isolé deux gènes, TYK2 et CCR2, qui encodent les protéines impliquées dans la réponse du système immunitaire à l'infection par le nouveau coronavirus.
Des traitements envisageables
Mais cette fois, cette découverte apporte aussi son lot d'espoir : il existe en effet un médicament qui permet d'inhiber la protéine TYK2 et des essais sont en cours sur des anticorps de synthèse permettant de combattre l'action de la protéine CCR2. "Ce qui est excitant dans cette étude, c'est que nous avons identifié des gènes qui sont directement pertinents d'un point de vue thérapeutique, ce qui peut nous conduire à des traitements", a d'ailleurs souligné l'auteur principal de ce travail, Kenneth Baillie.Les médicaments qui permettent d'inhiber TYK2, des inhibiteurs de Janus Kinases (JAK), sont déjà utilisés dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde, une maladie auto-immune.