Le problème est que la fibrillation atriale qui concerne plus de 750 000 personnes en France s'accompagne souvent d'autres pathologies cardio-vasculaires comme les syndromes coronariens aigus, avec des patients équipés de stents. Dans ces cas-là, se pose le problème de devoir traiter à la fois un risque thrombotique -celui qui est lié à la formation de caillots- et un risque hémorragique -celui qui est lié à la prise d'anticoagulants.
Des trithérapies "dangereuses"
"Pendant longtemps, on s'est appuyé sur une triple association anti-thrombotique, anti-vitamineK, aspirine et clopidogrel (un anti-agrégant, NDLR) mais cette trithérapie peut être très dangereuse par rapport au risque hémorragique", explique le Pr François Schiele, du CHU de Besançon. Pour "corriger le tir", face à cette stratégie qui augmentait le risque d'hémorragie, la première réponse a été la suppression de l'aspirine. "On a rapidement obtenu une baisse des saignements et de la mortalité", souligne le Pr Schiele.De nouvelles recommandations ont donc été établies, avec des anticoagulants comme premier traitement et une prise en compte pour le compléter de la situation coronarienne de chaque patient. Cela jusqu'en 2020 où un nouveau protocole a été défini : "Il repose sur un schéma simple, explique le Pr François Schiele, des anticoagulants, des antiplaquettaires (ou antiagrégants) en fonction des risques hémorragiques avec la nécessite de les réduire en cas de stade sévère de FA, et la suppression de l'aspirine". Avec une précision sur la durée de ces traitements, les antiplaquettaires devant être prescrits entre 1 et 6 mois en fonction de l'équilibre entre le risque hémorragique et le risque thrombotique.
Retrouvez ci-dessous l'interview du Pr François Schiele du CHU de Besançon :